Un an après sa réouverture, le Palais Galliera inaugure au sein de ses nouvelles galeries, une « histoire de la mode » du XVIIIe siècle à nos jours.
Près de 350 pièces comprenant à la fois vêtements, mais aussi accessoires, arts graphiques et photographies y sont présentées. Chaque section chronologique aborde les spécificités de la période, des imprimés du XIXe aux robes de cocktail des années 1950, de fabuleuses robes des années 1920, au minimalisme des créateurs japonais et belges à partir des années 1980.
Cette présentation par thème et qui progresse suivant les âges, nous fait admirer les sublimes vêtements du XVIIIe siècle, tandis qu’en parallèle de la robe de cour se présente l’extravagance de celle de « Comme des Garçons ». Si l’on essaye de voir les caractéristiques qui se dévoilent lors de chaque époque, celle du XVIIIe fait ressortir les cotonnades importées des Indes, tandis que jusqu’à la révolution, des fils argentés et dorés enrichissent les étoffes les plus élégantes et les plus couteuses de l’Ancien Régime. La crinoline va disparaître à partir de 1869 avec l’apparition de la tournure qui en 1888 laissera la place à des formes plus droites. L’emblématique garde-robe de la comtesse Greffulhe, cliente fidèle de la Maison Worth, compte parmi les chefs-d’œuvre du Palais Galliéra.
Ardent défenseur de la libération du corps, Paul Poiret, dans les années 1910, s’imposa par la simplicité de ses créations. Son goût pour le faste et les fêtes costumées placées sous le signe de l’Orient, son éclectisme et sa proximité avec les milieux artistiques lui valurent le surnom de Poiret Le Magnifique. En 1920, le corps se dévoile, les jupes raccourcissent la femme porte des tenues sobres le jour et luxuriantes le soir avec tiares, perruques, longs sautoirs, éventails, sacs, bas brodés de paillettes et talons de strass….L’élégance est à son comble lors de l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne de 1937 avec notamment la créatrice Madeleine Vionnet .
Christian Dior et son « New Look » en 1947, va marquer la mode avec une nouvelle ligne pour laquelle les épaules s’arrondissent, la taille est à nouveau marquée. La décennie amorce un nouvel âge d’or de la haute couture et Paris redevient la capitale de la mode. C’est le retour au faste des années 50 avec la robe de gala, la jupe ample, ou la robe de cocktail …
Comme tout mouvement de mode est éphémère, celle des années 60 est éprise de liberté. Le vêtement s’éloigne du corps, c’est le règne de la minijupe. Certains noms comme celui de Balenciaga ou de Chanel et de son célèbre tailleur deviennent célèbres.
C’est aussi dans les années 50 que l’industrie du prêt à porter s’épanouit. Apparue à la fin des années 70, la carrure large dicte la silhouette de cette décennie. Un renouveau sans précédent s’incarne avec Christian Lacroix en 1987 avec faste, beauté, élégance, couleurs et référence à l’histoire ou au folklore.
A l’opposé en 1981, les créateurs japonais Rei Kawakubo créatrice de « Comme des Garçons » et Yohji Yamamoto, présentent leurs collections opposées à celle des créateurs occidentaux avec des tenues amples asymétriques, couleurs éteintes et nuances de noir, attitude militaire des mannequins …
La création de mode des années 1990 continue la déconstruction du vêtement classique et privilégie la fluidité, les matières techniques, et le minimalisme des formes.
Depuis, les collections interrogent le corps, la société, l’environnement et l’évolution de la mode à l’échelle mondiale.
A l’heure du numérique, de la mondialisation ou de l’uniformisation, peut –on encore citer de la même façon la Comtesse Greffulhe, élégante, parmi les élégantes ? : « Toujours voir la personne en se disant : je veux qu’elle emporte le souvenir d’un prestige à nul autre pareil ».
Ysabelle d’Asphodèle
Pratique :
Une histoire de la mode
Au palais Galliera
Jusqu’au 26 juin 2022
10 avenue Pierre 1er de Serbie
Paris 16e
Réservation conseillée sur
palaisgalliera.paris.fr
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