Le Château de Martainville, musée des Traditions et Arts normands présente jusqu’au 14 janvier 2024, une exposition sur les trousseaux de mariage. En parallèle, l’artiste sculptrice Elsa Duault s’est inspirée de ce joli sujet, pour des œuvres en lien avec les draps ou nappes des trousseaux, tout en interrogeant des femmes vivant en Seine Maritime et dans l’Eure, afin de recueillir le témoignage de leur expérience de vie, sur la constitution de leur trousseau, ainsi que sur leur vie de femme, parfois d’épouse et de mère, mettant en lumière la réalité d’une époque.
Le trousseau de mariage a disparu du vocabulaire courant et celui-ci n’évoque rien ou presque lorsqu’on interroge des jeunes femmes. Cette exposition fait renaître cette coutume, et l’artiste Elsa Duault s’est emparée de ce joli thème, afin de le faire revivre à sa façon.
Le trousseau de mariage existe dans toutes les cultures. Il est noté dans les contrats de mariage. Il s’agit d’une histoire de transmission et d’une tradition qui remonte au Moyen Age. Signe d’une distinction sociale, il fait partie de la dot. Sa composition débute lorsque la jeune fille a 12 ans, au moment de la communion. Elément matrimonial, le trousseau est lié à la jeune femme tout au long de sa vie qui, même en étant mariée, garde ainsi son nom de jeune fille brodé symboliquement sur les draps.
Entrons dans l’histoire des femmes : un témoignage matrimonial
Elsa Duault est l’artiste invitée, une sculptrice de mémoire, grâce à des draps anciens, pour une transmission intergénérationnelle. L’artiste a réussi à faire revivre une mémoire orale en lien avec celle des trousseaux de mariage. Cet usage s’est éteint mais l’artiste a retrouvé des nappes ou draps de trousseaux, et en a réalisé des sculptures, une composition, en encadrant la partie brodée et en réalisant une œuvre avec le reste du tissu. Pour compléter cette œuvre, Elsa a enregistré et retranscrit le témoignage de ces femmes et de ce travail : un touchant témoignage d’histoire orale, d’une histoire de tradition, sociologique et ethnologique sur la vie quotidienne des femmes. Elsa Duault a eu la bonne idée de faire parler ces femmes qui ont fait renaître ou connaître ce rituel, et qui permettent de transmettre aux jeunes femmes des histoires de vie qui n’existent plus ou qui vont disparaitre petit à petit.
L’importance de la transmission
Son projet, à travers les transmissions intergénérationnelles, est un héritage immatériel pour les femmes. Au-delà d’une époque révolue, il s’agit à travers les témoignages, de captures de timbres de voix, de silences, d’émotions. Ces moments précieux sont enregistrés et font remonter des souvenirs presque effacés. Les portraits audios sont accessibles par QR Code sur les lieux de l’exposition et sur you tube. Ce sont des beaux moments d’écoute et de sensibilité.
Autre élément du trousseau, l’armoire qui symbolise l’apport du trousseau. Le rang social de la future mariée se mesure suivant la quantité de draps, nappes, serviettes ainsi que la qualité du tissu en lin, coton, et des broderies. Le musée abrite également une très belle collection d’armoires de mariage, dont les plus précieuses étaient réalisées en acajou. Souvent l’arbre était coupé à la naissance de l’enfant afin d’y réaliser une armoire comprise dans sa dot.
Le Musée des Arts et traditions populaires de Normandie
Aujourd’hui le Château de Martainville abrite le Musée des Traditions et Arts normands. Il présente au public plus de 15 000 œuvres et objets du quotidien normand du XVIe au XIXe siècle.
Construit en 1485 par Jacques Le Pelletier, armateur et échevin de la ville de Rouen, le château est un des premiers exemples d’architecture annonçant la Renaissance en Normandie.
Allez voir l’exposition, flashez sur les QR code pour découvrir ces témoignages et vous inspirer de ces traditions.
Ysabelle J.
https://www.chateaudemartainville.fr/event/exposition-mon-trousseau-de-mariage/
Seine Maritime
A 17km de Rouen par la RN31
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