La Cité internationale de la langue française au Château de Villers-Cotterêts

Plusieurs personnalités historiques, royales ou littéraires sont liées à la Cité internationale de la langue française au Château de Villers-Cotterêts: François 1er,  Henri II, Alexandre Dumas, Racine, La Fontaine pour les plus célèbres.
La Cité se présente comme un symbole de la langue française, là où François 1er signa l’ordonnance de 1539, rendant obligatoire l’usage du français dans les actes de la justice et de l’administration.

Classique ou contemporaine, la scénographie s’agence autour de thèmes très divers qui évoquent notamment la francophonie et les régionalismes…à l’aide d’extraits d’œuvres littéraires et artistiques, ou d’animations, notamment numériques.  

La Cité se veut résolument contemporaine et vivante avec un accueil d’artistes et de personnalités du monde de la littérature et à destination du grand public avec une ouverture à l’univers d’aujourd’hui, à sa diversité au niveau national mais aussi international. Elle est conçue comme un laboratoire, voire une réappropriation de la langue française. 

Un monument consacré à la langue française : un voyage dans un parcours permanent

Ce lieu culturel se veut accessible à tous, ludique avec des moments de découverte, des données statistiques, des films, etc… Ces projets ont pu voir le jour grâce à la collaboration d’un certain nombre de personnalités spécialisées, tels que des historiens de la langue française, spécialistes de l’évolution phonétique du français, du régionalisme ou encore géographes pour une présentation dans le temps et dans l’espace.

Bienvenue dans le hall d’accueil qui se présente comme un ciel lexical composé de mots comme onomatopées, carabistouille, poésie et autres lettres ..

Une expérience immersive dans un lieu de vie

Le parcours fait beaucoup appel au numérique. Ainsi La BnF, la Comédie française, L’Imprimerie nationale ont permis d’avoir accès, à la bibliothèque personnelle et reconstituée de François 1er.
La Comédie française a proposé un montage des textes de Molière, joués par des comédiens du Français. Des consoles interactives proposent des jeux pour une découverte différente de la langue française.

L’organisation de l’espace très contemporain s’accompagne de nombreux dispositifs parfois innovants : « douches » sonores, animations cartographiques, interactions par le geste, voix virtuelles, spectacles audiovisuels et animés, témoignages oraux du monde entier. Une application accompagne aussi le visiteur.

 Les structures culturelles deviennent des lieux de vie, qui au-delà de la découverte sont des lieux d’échanges, de partages, ludiques, avec des animations, conférences, rencontres etc…La structure est complétée par une boutique-librairie et un salon de thé.       

La renaissance de la belle endormie de François 1er : Un sauvetage patrimonial

Lorsque le visiteur arrive devant le porche de la Cité, il ne se doute pas de l’imposant ensemble architectural et patrimonial qui l’attend. La restauration de cette demeure Renaissance est grandiose et révèle la somptuosité des lieux du passé royal. Paradoxalement, cette demeure, après son passé majestueux, et avant d’être restaurée, fut une maison de retraite et conserve dans ses murs aussi bien une mémoire et un passé prestigieux qu’une époque liée à la misère.

Le visiteur découvre un lieu à l’histoire riche, résidence de chasse des comtes et ducs de Valois depuis le Moyen-âge et transformée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Succédant à François 1er, Henri II y fit de longs séjours. Il fit embellir le château ainsi que la chapelle. Philippe d’Orléans et Louis Philippe y firent de nombreux séjours et aménagèrent le château grâce à d’importants travaux mais il ne fut plus entretenu durant la Révolution et le Consulat. Bonaparte décida d’y créer un dépôt de mendicité de la Ville de Paris, sorte de bâtiment carcéral pour la réclusion des mendiants, vagabonds… Peu à peu les vieillards indigents remplacèrent les mendiants, et le bâtiment prit le nom de Maison de retraite du département de la Seine, appellation que l’on aperçoit encore au-dessus du porche principal.  En 2014, les derniers résidents quittèrent le château transformé 9 ans plus tard en Cité internationale de la langue française !

Sur les pas d’Alexandre Dumas

Le symbole de la Cité, est celle d’une Terre d’écrivains. Le plus connu et célèbre à Villers Cotterêts, est Alexandre Dumas. L’auteur y est né en 1802 et y vécut les 20 premières années de sa vie. Tout en souhaitant quitter la ville et s’installer à Paris, Alexandre Dumas cite souvent et de façon touchante la ville de son enfance.  

L’écrivain des Trois Mousquetaires et du Comte de Monte-Cristo fut attaché à sa ville natale et on peut encore y voir la maison dans laquelle il vécut la première partie de sa vie.

A moins d’une heure de Paris, la ville de Villers-Cotterêts est un passage obligé pour cette présentation sous toutes ses formes de la langue française et de la francophonie. La ville mérite la visite d’une journée, sur les pas d’Alexandre Dumas, puis celle de la découverte d’un lieu historique, classé au titre des monuments historiques depuis 1997, et témoin de la langue française. Restauré, ce chantier, deuxième monument historique après-celui de Notre Dame de Paris fut indiscutablement hors norme.
A la fin de cette intéressante et interactive déambulation, le visiteur peut s’interroger sur le présent, voire le futur de la langue française. 

Laissons à l’appréciation du lecteur et du visiteur cette citation et ces questions :

En 1783, l’Académie royale des sciences de Prusse substitue l’usage du latin par celui du français et met au concours cette triple question : « Qu’est-ce-qui a rendu la langue française universelle ? » Pourquoi-mérite-elle cette préférence ? Est-il à présumer qu’elle la conserve ? Le français Antoine de Rivarol, et l’Allemand Johann Christoph Schwab se partagent le prix : le premier en affirmant l’universalité de sa propre langue, le second, en réclamant dans la sienne une Europe polyglotte. » A méditer …
La vision contemporaine de l a Cité est évoquée à travers une évolution de la langue comme le franglais, les habitudes nouvelles des cultures etc…Il s’agit d’une « réinvention » mais l’on peut s’interroger s’il faut s’en réjouir.

Ysabelle Jolly

Informations pratiques :

1, place Aristide Briand
02600 Villers-Cotterêts

S’y rendre
Depuis Paris Gare du Nord : TER : 45 minutes

Du mardi au dimanche
10h – 18h30 

À noter :
dernier accès à la Cité, une heure avant la fermeture.

Fermeture le lundi (sauf les lundis de Pâques et de Pentecôte) et les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. Fermeture à 17h30 les 24 et 31 décembre (dernier accès à 16h30).

Où se restaurer ?

Le Kiosque de Bacchus 
Le jeune chef passionné offre une cuisine créative gustative, avec des présentations originales. L’accueil y est chaleureux et le chef vous expliquera avec passion ses recherches et présentations culinaires. Petite touche symbolique dans cette Cité de la littérature, le mur est rempli de rayonnages de livres.

Tél : 09 88 99 65 71
12 rue du Général Mangin, Villers-Cotterêts

 

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