Vesselin Stanev, récital de piano

Devant une assistance aussi enthousiaste que nombreuse, l’ancien lauréat des concours Tchaïkovski et Long-Thibaud Vesselin Stanev propose un programme riche et éclectique, de Bach à Liszt en passant par Beethoven et Chopin.

Si l’on devait résumer Vesselin Stanev en trois mots, ce serait précision, musicalité et délicatesse. Effectivement ce musicien hors pair au toucher subtil et sensible réussit en quelques notes à donner vie à une partition.

Le pianiste bulgare ouvre le concert avec la Partita n°2 de Johann Sebastian Bach. C’est avec légèreté et rythme qu’il distille chaque note de l’œuvre. Il interprète ensuite la sonate n°11 de Ludwig van Beethoven dans laquelle il manque peut-être un peu d’énergie, sauf dans le finale où il laisse la musique exploser. Son interprétation n’en reste pas moins belle et musicale notamment dans le second mouvement où il ralentit au fur et à mesure le tempo pour souligner davantage les couleurs sonores un peu étranges. Dans le premier mouvement également, il est attentif aux changements de tonalités et il suggère, à la main gauche, un passage presque angoissant.

Mais Vesselin Stanev n’est jamais autant inspiré que dans Chopin et Liszt. Il exécute l’Allegro de concert de Chopin avec une intensité qui se développe peu à peu au cours du morceau pour se finir par un véritable feu d’artifice. Progressivement les thèmes se mettent en place et le pianiste donne une cohérence et un projet à l’ensemble de l’œuvre. Le Nocturne op.55 n°2 est d’une grande poésie: les notes s’enchainent les unes aux autres avec exactitude et grande expressivité.

Mais toutes ces qualités musicales ne sauraient faire oublier la virtuosité remarquable dont fait preuve le pianiste dans les Réminiscences de Don Juan de Franz Liszt. Il se montre impeccable dans cette redoutable partition, parvenant même à faire chanter les notes, notamment dans la transcription du fameux duo « la ci darem la mano ». Il met en relief les éléments importants de l’orchestre et il arrive à recréer l’atmosphère de l’opéra (les nombreuses gammes dans l’ouverture, le caractère fou de l’air du champagne, etc…).

Ce concert nous prouve combien Vesselin Stanev fait partie des grands pianistes d’aujourd’hui, peu sont capables d’allier virtuosité, élégance et patte sonore à la musique. Sous ses doigts, les compositeurs présentés ce soir ont trouvé un interprète digne de les défendre et de les sublimer.

Jeannine Hauchard

Critique du concert du 25 novembre 2008 – Vesselin Stanev, récital de piano.

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