Mardi 20 janvier 2009 – 13h45 : Je me rends à l’interview des Craftmen Club. Un trio d’agités déjà croisés en 2005 à la Poudrière de Belfort.
Alors programmés en première partie du groupe The Film, qui faisait un buzz, les Craftmen ont volé la vedette des dandys compulsifs pour livrer un show incisif, explosif et autres adjectifs.
Depuis quelques temps leur site internet était au point, laissant croire que le groupe avait rangé leur guitare au grenier. Erreur, le trio a tout simplement oublié son webmestre en vacances ou … dans un « flight case », qui sait !
Ces Guigampais reviennent avec un opus additionnel de toutes ces années passées à écumer les salles de l’Hexagone. En 2009, Steeve (chant, guitare) Yann, (Batterie, chœur) et Marc (Bass, sample) comptent raviver le feu du rock français sur de plus grands espaces. Une bonne nouvelle en ce début d’année qui méritait bien une entrevue.
Entretien
CultureMag : « Question de Chauffe », The Craftmen Club ça vient d’où, comment traduire se nom qui s’apparente plus à un groupe électro-pop ?
Yann : Il ne faut pas Chercher…
Steeve : C’est le nom de la boite gay où l’on s’est rencontré. (Après recherche aucune boîte de ce nom n’existe, Ndlr). Ouai, ça fait très néo rock branché.
Ça ne correspond pas au style. (Sourire)
En 2009 vous sortez un album qui synthétise tout les EP et chanson et autres productions, ainsi que de nouvelles musiques. Comment justifiez-vous ce choix ?
Steeve : C’est vrai que c’est un peu une compile de tout ce qui s’est passé en 9 ans. Il y a eu un premier album et il s’est beaucoup mélangé avec ce deuxième album. On a enregistré des nouveaux titres juste après le premier et on a fait beaucoup de titres sur scène. C’est une compile de 10 ans de musique pour nous.
Une compile, ok, mais en trente six minutes… Pourquoi un format aussi court ?
Steeve : Ca ressemble à nos concerts. Il faut que ça soit à fond du début à la fin. Sans longueur, sans traîner. Sur scène, j’ai toujours trouvé les groupe de rock’n’roll assez puissants, jouant très fort, ennuyeux au bout d’1h30.
Yann : Souvent sur des albums qui font 45 – 50 min, il y a deux ou trois morceaux de trop.
Et ce titre d’album « Thirty Six minutes » ? Vous n’avez pas été cherché loin …
Yann : C’est lui qui a eu l’idée en désignant Steeve. (Rires)
Steeve : Bien… On cherchait un titre. Au bout d’un moment il faut se décider. Je trouvais que ça résumait bien l’album. Rapide et efficace.
Venons aux titres en français présents sur l’album. Je ne résiste pas à une comparaison hâtive en ayant écouté Gary Blood et Les Chiens. Il y a une ressemblance avec le premier album de Noir Désir « Ou veux-tu que j’regarde ». Ce Pilier du Rock Français vous a-t-il influencé pour l’écriture et la musique ?
Steeve : Beaucoup de personnes disent que pour les chansons, on ressemble à Noir Désir. Quelque part, sans le vouloir, on a le même fonctionnement. A la base, Noir Désir était fan d’un groupe, les Gun Club et nous aussi. Si tu mets un peu de français sur une musique du genre Gun Club Violent Femmes ou Sixteen Horse Power pore, tu te retrouves dans le même créneau que Noir Désir. Ça y fait obligatoirement « penser ». Après je ne trouve pas vraiment … Mais je pense que si on avait fait ces deux chansons en anglais personne dans les journaux aurait parlé de Noir Désir.
Restons y malgré tout, vous travaillez pour de prochains clips avec Henry Jean Debon qui beaucoup collaboré avec Noir Désir. Comment se sont passées votre rencontre et cette collaboration ?
Steeve : C’est lui qui nous a contactés via MySpace. Il y avait un morceau, Desert Land qui lui a vraiment plu et il a nous proposé de faire un clip sur cette chanson. Et en discutant on a élargi un peu l’idée. On va faire un triptyque. Trois chansons dans le même cadre. Après, c’est son scénario donc on suit, il dirige. Il est très pro, il n’hésite pas à nous contacter pour le moindre détail.
Votre nom circule de plus en plus dans la presse spécialisée, on aime à vous prêter des images et des ambiances de film tel des westerns modelés par Quentin Tarantino. Es-ce que des films vous ont vraiment aider à créer cette univers de Gary Blood (Personnage de l’album) ?
Steeve : Notre personnage permet de créer une image qui est située dans un temps donné, type western, country. Après l’image moi…. (Souffle). Ca peut être un Clint Eastwood genre L’Impitoyable, quelqu’un de malsain mais qui a quand même bon au fond.
C’est quoi l’historie de Gary Blood ?
Steeve : C’est un type torturé, qui n’est vraiment pas bien dans sa tête. Toutes ses aventures sont très noires dans l’ensemble. Ça correspond bien avec l’énergie scénique et l’aspect visuel en concert. Assez sauvage et sans pitié.
La scène, justement. Vous tournez depuis 9 ans dans les salles de France. Il y a un souvenir que vous gardez plus qu’un autre ?
(Pornographe, Ndlr) et Steeve : On a joué à Monaco, c’était terrible. On a finit avec Alban CerayFramboisier des Musclés. (Club Dorothée, Ndlr).
Sur scène ?
Steeve : (Rires) Non, non… Alban Ceray sur scène je ne sais pas trop ce qu’il peut faire (Rires)
Et le public ?
Steeve : Bizarre, mais bien, c’était marrant.
Yann : Il y avait la fosse et sur le côté toutes les tables avec des serveurs et des bouteilles de champagne. Très classieux, enfin au début…
Steeve : Finalement, c’est devenu très vite n’importe quoi. À la fin tout le monde était minable…
Sans transition, les « Baby Rockers » ont explosé en France. Comment vous situez-vous par rapport à cela ?
Steeve : Je ne sais pas, on se place plus comme la génération au-dessus avec les Hushpuppies et les Electrokution. On n’a aucun contact avec ces jeunes rockers, ils ne me dérangent pas.
Yann : À la limite vaut mieux avoir ça qu’autre chose. Je ne vois pas pourquoi tous les vieux rockers les critiquent. Ils font juste ce qu’ils ont envie de faire.
Et dans 20 ans the Craftmen Club ?
Steeve : Vue la présence scénique qu’on donne, je ne me vois pas faire ça encore à 45 ans (rire). Dans l’immédiat on a nos tournées puis après on pense partir sur un autre projet d’album.
Avec toujours la même envie sur scène ?
Toujours, quand le public est là (rires).
La politique, l’actualité, ou d’autres faits ne vous ont jamais inspirés ?
Yann : On n’a aucun problème avec les textes engagés. On a nos idées, on les garde pour nous. Certaines personnes disent que la musique est faite pour faire passer un message. Pas pour nous.
Steeve : Après, notre message peut être compris autrement. Par exemple, le mal-être du jeune Gary Blood, ça peut représenter beaucoup de choses vu que tout ne va pas super bien en ce moment. Tout irait bien, je ne sais pas ce qu’on ferait en ce moment.
Yann : Ben, on aurait formé les Musclés ! (Rires)
Pratique :
Sortie de l’album « Thirty Six Minutes », le 2 février chez Discograph.
Dates et informations sur : http://www.myspace.com/thecraftmenclub
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