27e Marché de la Poésie de Paris

/><b><span/Il y a 27 ans, Jean-Michel Place et Arlette Albert-Birot lancèrent le Marché de la Poésie : leur initiative fut saluée par nombre de petites maisons d’édition dont la poésie était le sacerdoce, tels les Cahiers Bleus qui furent présents chaque année. Cette 25ème édition mérite le détour.

Quand ce marché fut créé, les gros médias avaient déjà plus ou moins déserté ce créneau de la création littéraire, traitant ainsi les poètes comme quantité négligeable, ou méprisable parce que ne faisant pas de « chiffre » en monnaie palpable et sonnante : sauf bien entendu ceux dont les noms paraissaient au fronton des panthéons de l’histoire. Ce qui voue à une diffusion très confidentielle  les œuvres publiées par les modestes maisons d’édition encore soucieuses de faire vivre ce moyen d’expression que l’on peut dire le plus ancien de tous : il s’agit souvent d’associations.
Quand ni les radios, ni les télévisions, ni les journaux à diffusion nationale et régionale ne se donnent pas la peine d’avoir une rubrique spécialisée en ce domaine, il va de soi que le poète d’aujourd’hui ne peut songer à connaître les tirages que connaissent leurs homologues par exemple acadiens ou même québécois. C’était et cela demeure une sorte de crime culturel majeur mais qui semble n’avoir jamais titillé les neurones moraux des dirigeants politiques et culturels de la France.

Heureusement ce Marché, qui célèbre son quart de siècle, existe et fait preuve chaque année d’une belle vitalité et démontre par là-même qu’il existe un nombre important d’amoureux de la poésie, aussi bien du côté des écrivains que du côté des lecteurs : mais comme il n’est soutenu que du bout des lèvres par quelques instances pourtant fort généreuses avec d’autres types d’associations, il va encore de soi qu’il ne peut apporter à tous ceux qui entendent faire vivre la poésie en notre pays tout le soutien qu’il serait légitime de l’aider à proposer. Reste donc une ignorance quasi générale chez les Français.

Ce Marché se tient Place Saint-Sulpice tous les après-midi et permet de rendre compte de cette énergie et de cette passion éditoriales non gouvernées par le vertige des chiffres d’affaire et que la majorité des lecteurs de ce pays ne soupçonnent même pas et pour cause ! Quelques 130 éditeurs osent montrer les œuvres de plus de mille poètes, dont l’inspiration épouse la vastité de la rose des vents : cela va des poètes tout à fait à l’aise dans le microcosme culturel de l’époque à ceux qui le fuient ; de ceux qui épousent les combats politiques et les thèmes passionnels de l’heure à ceux qui préfèrent les explorations plus spirituelles ; des poètes qui se contentent de louer le corps en ses ébats et ceux qui élèvent leur regard jusqu’aux limites de l’infini divin etc..

Chacun peut donc découvrir des œuvres qui le conforteront dans ses choix intimes ou le fera changer de cap, ne fusse que le temps d’ouvrir un livre et de le refermer… Des spectacles sont proposés, des lectures ainsi qu’un grand nombre de rencontres avec les poètes d’aujourd’hui : d’où un côté extrêmement vivant de cette manifestation unique au service du plus précieux. Certes on peut y trouver le pire, mais également le meilleur.

Gérard Lafont

Pratique :

27e Marché de la Poésie de Paris
Place Saint-Sulpice
Du 18 au 21 juin 2009
De 12 à 20 heures
Nocturnes les vendredi et samedi.

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