« Looking for Eric » ou la beauté du collectif

/><b><span/Plus rien ne vaut la peine selon Eric Bishop. Travail fastidieux, amours perdus, enfants à la dérive : l’horizon semble définitivement bouché. Pourtant, au fond du désespoir, peu de temps après une tentative de suicide, son existence va prendre un nouveau tournant. « Looking for Eric », un film qui rend hommage à l’amitié.

Un soir, dans sa chambre, tel le génie de jaillissant de sa lampe, Eric Cantona va surgir et ainsi bouleverser le cours morne de son quotidien. Grâce au footballeur improvisé objecteur de conscience, le postier dépressif recouvre dynamisme et envie de vivre. Le champ des possibles s’ouvre à nouveau. La noirceur doit laisser place à la lumière.

Jamais Ken Loach n’avait sans doute esquissé un portrait du prolétariat anglais de la sorte. Aussi drôle. Aussi sensible. Ici, pas de larmoiements ni de séquences pathétiques. Le réalisateur demeure discret, pudique et certainement pas insistant. Même si l’univers gris de Bishop n’est pas reluisant, il y a une place pour l’espoir. Rien n’est immuable.

Comme sur un terrain de foot, il faut sans cesse bouger et surtout croire en ses partenaires. Car le message réside peut-être là. Les amis jouent un rôle essentiel. À l’instar de Cantona qui ne se souvient pas de ses buts mais uniquement d’une passe décisive, le collectif prédomine. Seul (et c’est ce qui se passe au départ), l’ampleur de la tâche reste trop immense. Le refus de Bishop de parler de ses ennuis le conduit droit dans des murs. Son silence, mêlé de pudeur et d’orgueil, doit céder. L’individu ne pèse pas assez lourd dans la balance. Par le dialogue, par la confiance, les barrières commencent à tomber.

Echanger, transmettre, communiquer: telles sont les conditions de la victoire. La partie se remporte avec les épaules solides de ses partenaires. Et pas autrement.

Guillaume Blacherois

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