Magistral Jacques Weber, seul en scène, ou l’incarnation d’un comédien hors pair sur les planches du théâtre Marigny. Une bonne raison de rester à Paris cet été.
Une performance d’acteur, voilà la teneur de la soirée que nous offre Jacques Weber chaque soir. Seul en scène, il nous offre une ode à la langue française, une déclaration d’amour à ceux qui l’ont servie de Molière à Rimbaud, Claudel ou Duras, et même à Devos. Ces grands textes qu’il sert et qui ont mû sa passion des mots et des planches s’offrent en un brillant maelström.
Ce spectacle, toujours le même et toujours renouvelé, a été rodé pendant 30 ans, et joué entre deux contrats en une manière de confidence d’acteur à son public.
Des premiers émois de l’amour aux transports des années d’apprentissage, des verts souvenirs de l’enfance aux prémisses mélancoliques de la vieillesse, grands textes de notre patrimoine littéraire ou de son crû, Jacques Weber dévoile sa passion un peu dans la veine des exercices de style de Raymond Queneau, ponctués de ces inimitables « à la manière de » (tous ces éminents confrères, Galabru and co). Jacques Weber tendre, un rien cabotin, mais si généreux.
Car c’est peu dire que Jacques Weber se met en scène, il se met en jeu, au risque des métamorphoses qui se produisent à chaque fois qu’il se frotte aux textes.
En donnant chair aux chefs-d’oeuvre de la littérature, il fait du théâtre d’incarnation, et s’éprouve.
Dans la salle, le spectateur prend des leçons auprès de ce géant du théâtre : directeur de plusieurs salles prestigieuses comme le Théâtre du 8e à Lyon , auteur dramatique, metteur en scène de cinéma, de théâtre…, il révèle ici sa véritable préférence pour l’art plutôt que pour les postes de direction.
On boit ses paroles à l’écoute de la fable « Le Corbeau et le renard », grande leçon de jeu dramatique s’il en est, auquel tout apprenti comédien , digne de ce nom, s’est collé un jour.
Courez vite au théâtre Marigny, ce sont les ultimes représentations avant que Jacques Weber ne tire sa révérence car « il faut savoir s’en aller, passer à autre chose, avant la lente descente vers le crépuscule ».
Jacques Weber seul en scène
Théâtre Marigny-Salle Popesco, Carré Marigny (VIIIe).
Tél. : 08 92 70 77 05.
21 heures du mardi au samedi.
Relâche les 14 et 15 juillet, les 4 et 15 août.
Jusqu’au 29 août.
bonjour,
vous écrivez « ce sont les ultimes représentations avant que Jacques Weber ne tire sa révérence car « il faut savoir s’en aller, passer à autre chose, avant la lente descente vers le crépuscule » : voulez-vous dire que c’est le dernier spectacle de Jacques Weber ?
Merci pour votre réponse et bravo pour ce site que je suis en train de découvrir.
Dans l’attente de votre réponse,
Cordialement,
Merci pour votre gentil message !
Non, Jacques Weber « passe à autre chose ». Il continue mais arrête ce spectacle.