Le 30 septembre dernier s’ouvrait, à la Salle Gaveau, le premier concert de la 13ème saison Autour du Piano. Ce récital, piano-violon, mettait à l’honneur le pianiste Vesselin Stanev (lauréat du concours Long-Thibaud), habitué depuis quelques années de la programmation et la toute jeune violoniste Ekaterina Frolova, déjà lauréate de nombreux prix prestigieux dont un prix spécial au Concours Tchaïkovski de Moscou en 2002.
Les deux artistes, slaves, ont offert au public un programme d’une richesse et d’une variété rare : Mozart et César Franck côtoyant aussi bien Tchaïkovski qu’Olivier Messiaen, Maurice Ravel ou encore le très méconnu Henryk Wieniawski.
Si la première partie du concert fut quelque peu hésitante, le duo ayant quelques difficultés à trouver ses marques dans la sonate en si bémol de Mozart, ceux-ci ont montré, dans la sonate de Franck toute l’étendue de leurs talents, offrant à cette page incontournable de la littérature violonistique les couleurs et le ton justes. Dans la deuxième partie, débutant par la Polonaise de concert de Wieniawski, la devise de ce dernier : « Il faut risquer » est illustrée par les deux interprètes. Ekaterina Frolova, dont c’était la première apparition sur la scène parisienne investit la salle. Ses attaques se font incisives, les pizzicatos percutants. La jeune violoniste déploie ses qualités techniques et sa virtuosité dans des pièces tout à la fois lyriques et complexes. Les œuvres de Tchaïkovski montrent un duo dans leur élément, quant aux œuvres des français Messiaen et Ravel, elles sont servies par une volonté et un engagement que l’on ne peut qu’apprécier.
Si c’était là la première prestation française d’Ekaterina Frolova, il est à parier qu’il ne lui reste plus que quelques marches à gravir pour rejoindre les jeunes étoiles du violon.
Pierre KIEKEN
Poster un Commentaire