*Par Michel Dovaz
Le millésime 2009 est bon, voire excellent, la France est redevenue premier producteur mondial, devant l’Italie.
Alors, tout va bien ?
Malheureusement il n’en est rien. Depuis une vingtaine d’années un faisceau de facteurs négatifs indépendants mais simultanés a miné une filière dont la France tirait fierté, tant culturellement que économiquement.
L’émergence de pays baptisés « nouveaux producteurs »désignation partiellement inexacte (Chili, Argentine, Afrique du Sud, Australie entre autres, la Californie pourrait être ajoutée) bouscule le marché et crée la surproduction, « Bruxelles » que l’on charge de tous les maux contribue à la libre circulation (plus ou moins !) des vins créant le réflex anti-mondialiste que l’on connaît.
Ce commerce concurrentiel ne convient pas aux vins français dont l’identification complexe (on peut dire culturel), géographique, ne parle pas à ceux qui l’ignore, opposée aux désignations par cépages, plus universelles.
De plus, les organisations commerciales de style anglo- saxonnes, plus puissantes, plus efficaces ne laissent guère de chance aux démarcheurs français.
Ainsi s’explique l’amenuisement des parts de marché des vins français dans le commerce international : presque moins 10% en volume et moins 15% en valeur et la diminution d’un tiers de la production, toujours dans les vingt dernières années.
En concomitance la consommation nationale s’effondre suite à l’évolution de la société et aux vociférations des hygiénistes anti-vin (en trente ans elle passe de 100 à 53 litres
annuelles par personne).
Il faudrait ajouter à ce rapide survol la réorganisation de l’Institut national des appellations d’origine des vins et eaux-de-vie (INAO), ceci est une autre histoire.
* Michel Dovaz est l’un des plus grands journalistes du vin. Son dernier ouvrage : Millésimes, éditions Assouline.
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