Parades à Aix-en-Provence

/La Galerie d’art du Conseil général des Bouches-du-Rhône fait son cirque.

Située sur le cours Mirabeau, au cœur d’Aix-en Provence, la galerie ouvre ses portes à tous pour une exposition de photographies de cirque. Animaux, dompteurs, jongleurs, clowns, acrobates, chapiteaux et roulottes, le monde du cirque est glorifié par une vingtaine d’artistes, Rhona Bitner, Brassaï, Izis… que le monde du cirque a enchanté un jour ou l’autre.

C’est alors que Brassaï travaille à photographier les sculptures de Picasso, à la demande de ce dernier, qu’ils se rendent ensemble au cirque Medrano où Brassaï commence à photographier le monde du cirque et Picasso initie sa série Parades, d’où est tiré le titre de l’exposition présente.

Brassaï fait alors un très gros travail sur la lumière afin de parvenir à photographier de nuit et sous la neige les chapiteaux et les roulottes avec le matériel dont il disposait.

Tous deux à cette époque s’interrogeaient sur la représentation des numéros de cirque, sur la dualité du spectateur quand il les regarde, partagé entre l’espoir d’une action surnaturelle et la crainte de la chute. On comprend facilement que de nombreux artistes aient été fascinés au XXe siècle par la dramaturgie du spectacle de cirque, placé dans un espace circulaire, sur une surface limitée, avec une mise en scène théâtrale et des numéros spectaculaires qui offrent au spectateur une émotion plus immédiate, peut-être plus primitive que le théâtre.

Différentes approches

Si l’artiste sur son échelle, sous le feu des projecteurs, s’inscrit dans un nulle part entre terre et ciel, tout n’étant qu’obscurité autour de lui, ce sont les filins, les cordages et trapèzes qui habitent l’espace dans une apesanteur fantasmée.

L’exposition présente ainsi de superbes clichés en noir et blanc des années 1930 d’Ilse Bing, Marcel Bovis ou André Kertész où le noir opaque est seulement traversé de lignes blanches horizontales et surtout verticales sur lesquelles gravitent de petits personnages comme s’ils se jouaient de notre condition d’hommes qui vivons les pieds sur terre.

Olivier Rebufa, artiste de la région PACA qui vit et travaille à Marseille se met toujours en scène sur la piste entouré de poupées Barbie comme autant de personnages stéréotypés qui nous renvoient à certains fantasment un peu pervers et pathétiques, cherchant à déjouer les stratagèmes commerciaux et idéologiques de cette poupée mondialement connue.

Une large place est faite également à Rhona Bitner, qui commença dans le giron de Warhol avant de s’en détacher et de réaliser au début des années 1990 une série de photographies sur le cirque, pour rendre hommage à l’histoire de ces gens qu’elle connaissait bien, pour avoir passé sa jeunesse dans une ville des Etats-Unis où tout ce petit monde venait faire relâche. Ses clichés sont présentés à côté de ceux de Sarah Moon dont la passion pour le cirque est née à Moscou après la chute de l’URSS quand on a redécouvert les plus grands cirques russes qui, financés par l’Etat soviétique, avaient été parfois contraints d’abattre leurs animaux qu’ils ne pouvaient plus nourrir.

Cette exposition est donc un hommage vrai rendu au cirque, cet univers qui fait rêver autant qu’il interroge sur la condition de l’homme, par ses acrobates, ses animaux domptés, ses clowns et toute cette architecture complexe et extrêmement symbolique que l’on découvre sous les chapiteaux.

Pratique :

Parades du 16 avril au 27 juin 2010.
Galerie d’art du Conseil général des Bouches-du-Rhône, hôtel de Castillon 21 bis cours Mirabeau 13 100 Aix-en-Provence.
Informations : 04 42 93 03 67

www.cg13.fr

Entrée libre du mardi au dimanche de 9h30 à 13h et de 14h à 18h.

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