Au piano, Herbert du Plessis

/Fidèle de la saison Autour du Piano, Herbert du Plessis rend hommage aux deux compositeurs dont on parle tant cette année, Robert Schumann et Frédéric Chopin. Le pianiste a intitulé son concert du 8 mai à la Fondation Dosne-Thiers “Chapeaux bas, Messieurs : un génie !” de l’expression employée par Schumann pour décrire le travail du jeune Chopin en 1831.

Herbert du Plessis se fait tout d’abord pédagogue, le temps d’expliquer au public toute l’amitié et l’admiration que se vouait les deux compositeurs, le contexte des œuvres, puis nous livre quelques clés musicologiques très intéressantes afin d’améliorer notre écoute des morceaux à venir. En guise d’introduction à la première partie de la soirée, il joue un nocturne de Clara, qui est encore Wieck, afin de montrer aux spectateurs que les thèmes contenues dans cette petite pièce seront souvent repris dans les Novelletten de Schumann.
Dès les premières notes, il prend nettement le parti de raconter une histoire, d’être très expressif et d’ainsi souligner l’intention de Schumann qui a donné des noms très concrets aux différents mouvements. Il fait preuve d’une belle virtuosité dans la seconde pièce qui requiert une parfaite précision et se fait aérien dans le troisième morceau « léger et fantasque » jouant sur les différents tempi et en effectuant certaines retenues en fin de phrase.

La seconde partie du concert est consacrée à Chopin, un des compositeurs de prédilection d’Herbert du Plessis. On le sent plus détendu, son toucher est plus assuré. Il livre une exécution particulièrement virtuose des « Variations sur La ci darem la mano de Don Giovanni » notamment dans la seconde variation et dans la polonaise finale.
Le pianiste connaît les arcanes du chant : dans les différentes reprises du thème principal, il fait chanter son piano et place les coupes de phrases au moment des respirations. En bis il joue la 3ème ballade et un nocturne dans lequel il laisse exploser la musique.

Nous avons retrouvé l’espace d’une soirée, dans ce superbe Hôtel particulier de la Fondation Dosne-Thiers, propriété de l’Institut de France, l’esprit des salons musicaux du XIXème, un pianiste devisant avec un public toujours ravi de découvrir les dernières compositions de l’époque. Herbert du Plessis a ravivé cette atmosphère particulière à travers un concert vivant, dynamique et ambitieux.
Nous pourrions alors titrer : « Chapeaux bas, Messieurs : un musicien ! »

Jeannine Hauchard

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