Be Bad : révolte au pays de l’adolescence

Be Bad ou la révolte au pays de l’adolescence. Une adaptation romanesque passable mais assez juste.

Oui, l’adolescence reste un moment d ‘éclatement. Les normes, les règles et les cadres structurant l’enfance, volent en éclats. Le monde adulte jadis imposé, s’envisage alors comme un nouveau paysage à modeler. Comme un territoire à conquérir.
Sans nuances, le jeune évolue au creux d’un univers rendu à la lumière. Sorti de l’âge d’innocence, il erre désormais au gré de ses interrogations et de ses pulsions. Entre angoisse métaphysique et libido fougueuse, l’incertitude identitaire plane.

Le héros de Be Bad, Nick Twisp, est bel et bien un adolescent. Puceau, pétri de projections imaginaires, peu confiant, il ne cesse de traquer la chaleur du corps d’une femme. Prisonnier des convenances et de sa famille, ses rêves se tournent vers d’autres ailleurs.
Un visage va répondre à ses désirs d’évasion. Sheeni Saunders, blonde et magnifique, sera cet horizon indépassable qu’il lui faudra gagner. Car pour remporter les faveurs de la belle, Twisp devra se défaire de son costume étriqué de jeune homme modèle contre celui de rebelle assumé, prêt à tous les forfaits pour ébahir sa promise.

En adaptant le roman de C.D Payne, le réalisateur Miguel Arteta prit le risque de proposer un énième film sur les turpitudes de l’adolescence. Le risque de retomber dans les mêmes clichés, et les mêmes caricatures.

Pourtant, Arteta entouré d’une distribution judicieuse (Michael Cera déjà aperçu dans Juno; Ray Liotta ou encore Steve Buscemi) est parvenu à un résultat satisfaisant. Les dialogues souvent pertinents, la psychologie travaillée des personnages rendent la production attachante et contrastant avec la masse informe des réalisations sur cette thématique.

Bien sûr, Be Bad ne révolutionne rien. Bien sûr Be Bad ne marque pas une rupture fondamentale dans l’histoire du septième art.
Mais, dans le flot incessant de divertissements abêtissants distillé si sciemment par l’industrie cinématographique, il se démarque indiscutablement. En n’oubliant pas, en ces temps troubles, de glisser aux lèvres du spectateur un sourire léger et  décomplexé.

Guillaume Blacherois

Sortie le 1er septembre.
Be Bad de Miguel Arteta, avec Michael Cera, Portia Doubleday, Justin Long, Steve Buscemi, Ray Liotta, Zach Galifianakis.

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