Ouragan, sorte de huis-clos à ciel ouvert, marque un pas de plus dans dans la recherche métaphysique de Laurent Gaudé.
On retrouve la technique romanesque de l’ancien prix Goncourt : l’alternance des chapitres entre passé et présent, un style sans fioritures, des phrases courtes et incisives, des émotions très contemporaines dans lesquelles, l’homme moderne sans référence religieuse se reconnaîtra.
Des habitants de la Nouvelle-Orléans se retrouvent prisonniers lorsque se lève l’ouragan : la vieille « négresse hors d’usage» Joséphine, recroquevillée sur sa négritude , des bagnards échappés qui tuent parce que c’est « leur rôle », les retrouvailles d’amants éreintés par la vie, et le curé de la paroisse, aumônier de la prison, qui décide de tuer pour participer à la purification de la ville…
Chacun représente une fidélité portée à son paroxysme dans une atmosphère d’Apocalypse.
Cette fidélité frénétique tourne à vide et plonge dans les abysses du mal car à quoi les protagonistes sont-ils fidèles ?À eux seuls. Une fable moderne.
Laurent Gaudé, Ouragan, Actes Sud, 18€.
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