Franz Liszt et la France

/On distingue habituellement trois périodes dans la production de Liszt, chacune correspondante à une ville. Jusqu’à 1844 environ, Liszt écrit principalement pour le piano (Études d’exécution transcendante) et réside à Paris.

De 1847 à 1861, il habite Weimar et compose ses pièces symphoniques (Dante-Symphonie, Faust-Symphonie…). La fin de sa vie est marquée par une influence religieuse dont il se nourrit par ses fréquents séjours à Rome.

Franz Liszt a entretenu des liens très étroits avec Paris et la France dès son plus jeune âge. Après un séjour de deux ans à Vienne où il étudie avec Czerny et Salieri, Liszt arrive à Paris en compagnie de son père avec l’espoir d’être admis au Conservatoire. En vain car Cherubini, directeur du lieu, lui refuse l’entrée parce qu’il est étranger. Nous sommes le 11 décembre 1823 et le futur compositeur a 12 ans ! Il prend alors des cours de composition avec Päer et Reicha tout en continuant à donner des concerts en France et en Angleterre.
L’Académie royale de musique lui ouvre les portes pour qu’il puisse faire représenter son opéra Don Sanche. La famille Erard, avec laquelle il se lie d’une profonde amitié, le prend sous sa protection et lui ouvre les portes des salons de sa maison située 13 rue du Mail. Elle devient son lieu de résidence privilégié quand, au cours de sa vie, il devra revenir à Paris ponctuellement.

D’autres salons très prisés le demandent et c’est véritablement à Paris que la réputation de Liszt s’est forgée. Le succès indéniable qu’il rencontre à chacune de ses apparitions engendre de nombreuses invitations dans d’autres capitales européennes.

Dans les années 1830, Paris bouillonne et les plus grands noms de la vie culturelle se retrouvent pour évoquer l’art, la politique, la Vie. Liszt rencontre les fameux représentants de cette époque : Hugo, Lamartine, Balzac, Dumas, Ingres, Delacroix, Musset, Berlioz (qui a aussi eu quelques problèmes avec Cherubini), Schoelcher…

En 1833, il rencontre la comtesse Marie d’Agoult et George Sand : une relation intellectuelle puis amoureuse, certes tumultueuse, s’installe entre le musicien et la comtesse. Ils eurent trois enfants : Daniel, Blandine et Cosima, la future Mme Richard Wagner. Le couple se sépare en 1844.
Même si Liszt s’éloigne géographiquement de Paris, il garde des liens très étroits avec la culture française et avec la langue, qu’il utilise de préférence pour sa correspondance.

En 1853, Napoléon III lui confie une mission artistique auprès de la cour de Weimar. Liszt écrit alors « Les liens de reconnaissance qui m’unissent à la France sont d’une nature d’autant plus précieuse pour moi, que vos paroles me persuadent encore qu’on veut bien s’y souvenir qu’elle m’avait adopté en quelque sorte ».

La France reconnaît sa valeur en le nommant membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts de Paris en 1881 et en le décorant du grade de commandeur de la Légion d’Honneur.

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