Quand le manège est un art et une science

/Tous les Parisiens doués d’une progéniture, et même les touristes curieux, connaissent le « Dodo Manège » du Jardin des Plantes.

Dissimulé au détour de l’une des vastes allées qui quadrillent l’immense parc du Vème arrondissement, le « Dodo Manège » étonne le visiteur par l’originalité des animaux que chevauchent joyeusement les enfants.

Ici, nul cheval de bois, nul train électrique banal dont la sirène agace les oreilles : au son d’une douce musique ce sont des animaux étranges, que souvent les parents sont en peine de nommer, qui tournent chaque jour que Dieu fait devant un décor de jungle antédiluvienne.
Ces bêtes ne sont pas le fruit du cerveau dérangé d’un créateur ivre : seulement une faune préhistorique, où le syvatherium côtoie le tigre à dents de sabre, et le tricératops le dodo. Animaux disparus, éteints naturellement ou parfois par le fait de l’homme, ils ont ressuscité ici par la volonté de Jean-Jacques Harel, concepteur et propriétaire du manège qui, après des longues études au Museum d’Histoire naturelle et une carrière impressionnante de documentariste et de reporter naturaliste, s’est ému un jour qu’il se promenait avec son fils dans le Jardin de l’absence d’espaces ludiques.
Conçus par lui, à partir de photos ou de reconstitutions picturales scientifiques, ils ont été élaborés concrètement par les élèves de la prestigieuse école Boulle qui, après un travail de maquette, les ont sculptés sur bois.
Le résultat est surprenant, tant chaque détail est méticuleusement travaillé. Jean-Jacques Harel, bien décidé à ne pas s’arrêter en chemin, continue  de développer le concept et imagine maintenant des manèges écologiques, économes en énergie puisque mus par des panneaux solaires, toujours sur le thème des animaux disparus. Il recherche pour cela l’appui et la collaboration de collectivités ou d’entreprises privées désireuses d’offrir aux enfants non seulement la magie perpétuelle du manège, mais encore la joie de la rencontre avec un patrimoine animal oublié.

Jacques de Guillebon

cameleon.maneges@gmail.com

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