Tout l’esprit satirique et mordant du célèbre dramaturge Ben Jonson (1572-137) se trouve condensé dans cette pièce vivante, enlevée et cruelle. La cupidité et la traîtrise sont mises en mots et en scène avec maestria.
Volpone signifie le renard en italien. Le sieur Volpone riche célibataire sans héritier naturel feint cyniquement d’être à l’article de la mort afin de continuer à s’enrichir tout en bernant son monde avec délectation. Attirés par la succession « imminentes », les prétendants multiplient les flatteries, et les présents.
Sa rouée servante Mosca fait saliver l’avocat Voltore, le vieux gentilhomme Corbaccio, le jeune marchand Corvino devant la perspective de l’héritage. Corvino va jusqu’à offrir sa femme, Corbaccio déshérite son fils.
Les choses se compliquent jusqu’à un dénouement moral où Volpone est trahi par Mosca qui lui donne une leçon magistrale, tout libérant les innocents pris au piège de cet écheveau de manigances.
Pièce type de la comédie des humeurs, ce Volpone stigmatise un trait de caractère ainsi que le veut le genre – codifié en grande partie par Jonson lui-même d’ailleurs.
C’est loufoque, vibrionnant, juste et surtout joué à l’italienne, comme on aime. Le texte du début du XVIème siècle n’a pas pris une ride et la mise en scène actuelle et ingénieuse, loin de trahir l’esprit de l’œuvre, en fait ressortir les traits les plus saillants et les plus savoureux. Un plaisir de chaque minute.
Volpone,
de Toni Cecchinato et Jean Collette d’après Ben Jonson.
Théâtre du Ranelagh
5, rue des vignes – 75016 Paris
Du 28 mars au 2 juin à 19h
du mercredi au samedi 19h
samedi 14h et dimanche 15h.
10 à 32€.
Réservations : 01 42 88 64 44.
Photos : FOXCIE
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