La pitié dangereuse… Une pièce déchirante tirée du roman de Stefan Zweig qui se joue tout l’été et à la rentrée au théâtre du Lucernaire.
À l’occasion du 70ème anniversaire de Zweig, le Lucernaire accueille une pièce de belle facture et une exposition de dessins de Guillaume Sorel issus de la bande dessinée inspirée du dernier récit biographique de l’auteur.
La compagnie Carinae a décidé de porter à la scène ce récit poignant et désespéré sur les affres d’un amour naissant et sans doute impossible… Le seul et unique roman de Zweig, adapté avec compétence et sensibilité.
L’âme torturée, désespérée, de Zweig transpire à chaque réplique.
Anton Hofmiller, fringant officier de garnison, croise un jour une jeune fille, Ilona. Ému par elle, il se rend à une soirée que donne son oncle afin de la revoir. Mais commet la bévue d’inviter à danser la fille du maître de céans, Édith…ignorant qu’elle est paralysée. Pour se faire pardonner, il lui rend visite fréquemment, inconscient des espoirs les plus fous qu’il fait naître chez la jeune fille.
Le triangle amoureux est terriblement efficace et les chaînes de chacun des personnages inextricables avec la seule pitié… Vertu purement humaine, par la magie de l’incarnation théâtrale, on en touche la cruelle réalité. En une succession de tableaux en clair-obscur, mis en scène avec beaucoup d’intensité, la tragédie monte inexorablement en puissance jusqu’à l’inévitable dénouement.
Mais Zweig, le désespéré qui, à l’instar de son héroïne, mit fin à ses jours, avait sans doute oublié que seule la charité transcende les faiblesses des êtres humains.
Le huis-clos, si et trop humain, affleure sur la petite scène du Lucernaire. Efficace et poignant.
Théâtre du Lucernaire
La pitié dangereuse de Stefan Zweig
Mise en scène de Stéphane Olivié Bisson. Avec en alternance Arnaud denissel, Maxime Bailleul ;
David Salles, Roger Miremont ; Elodie Menant, Jean-charles Rieznikoff, Salima Glamine.
Du mardi au samedi à 21h30
Jusqu’au 30 septembre
Photos © Olivier Brajon
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