Champs-sur-Marne, une résurrection !

/À vingt minutes de Paris, le domaine de la marquise de Pompadour vient de rouvrir ses portes après une fermeture pour restauration qui aura duré 6 ans !

Jacqueline Maillé, administratrice du domaine, vient d’accomplir un tour de force, ce qui n’est, hélas, pas si fréquent en matière de restauration du patrimoine, que l’on songe à ce malheureux château de Lunéville aux prises chaque année avec des divagations toujours plus invraisemblables.

Ici, pas d’escroquerie sur le sens donné au terme de restauration. D’emblée, superbement, le tour de magie s’opère à l’admiration de la foule des visiteurs (un peu plus de mille par jour durant le week-end) qui se pressent un peu par curiosité, pour voir, et qui ressortent enthousiasmés de leur visite. Le promeneur passera une après-midi enchanteresse dans ces lieux qui ont abrité les séjours de la princesse de Conti, des ducs de La Vallière avant que ne s’y installent à leur tour une vingtaine de chefs d’État lors de leur visite officielle en France.

L’intelligence du propos est d’avoir su faire cohabiter à la fois l’esprit d’une grande demeure aristocratique du XVIIIe siècle avec celui, plus embourgeoisé, de la famille Cahen d’Anvers, dernier propriétaire, qui en fait don à l’État en 1935.  Les styles se côtoient mais ne s’affrontent pas ; les nouvelles soieries (superbes !) s’intègrent merveilleusement au grand décor de boiseries ou à celui du Salon chinois peint par Jean-Baptiste Huet. On retrouvera désormais à Champs l’atmosphère de ces châteaux disparus d’Ile de France, comme celui de Choisy avec le Cabinet camaïeu ; mais encore celle évanouie de Ferrières-en-Brie ou du château de Guermantes avec sa Belle endormie.

/Espaces masculins, le fumoir et le billard ont conservés leurs traditionnels tissus de damas rouge et vert pour les canapés dans lesquels il ferait si bon d’avoir le privilège de s’installer. Mais comment ne pas se laisser entrainer par le nouveau parcours qui conduit de l’aile Sud à l’aile Nord, du rez-de-chaussée au premier étage en passant par les communs. Depuis, le Salon de Musique situé dans l’axe de la bâtisse, comment ne pas ressentir une formidable émotion à la vue de l’interminable perspective du parc (800 m) redessiné par le paysagiste Henri Duchêne, avec ses broderies, ses parterres et ses bassins qui conduisent la vue, en remontant le temps tout en descendant vers la vallée de la Marne, au cœur même du siècle de Louis XV ?

Jacqueline Maillé a réussi un pari que personne ne saurait lui contester. Elle a eu la chance également d’avoir pu s’entourer d’une équipe fière de ce succès et qui prend visiblement plaisir à assurer à chacun des visiteurs un accueil privilégié comme s’il était l’hôtel privilégié de la divine marquise.
Puisse-t-elle obtenir à présent du Centre des monuments nationaux et du Ministère de la Culture les fonds nécessaires à la poursuite de l’entretien du parc, de son orangerie, de son potager, de son verger et de ses 85 hectares arborés !

Ce remarquable bijou qu’est devenu Champs-sur-Marne a besoin d’un écrin à sa mesure.

Pratique :

Horaires :
Janvier, ouvert les samedis et dimanche de 10h – 12h15 et 13 h30 – 17 h.
Février et mars : de 10h – 12h15 et 13 h30 – 17 h.
Avril et les trois semaines de mai :
En semaine : de 10h – 12h15 et 13 h30 – 17 h et samedis dimanches : 10 h -17 h.
4e semaine de mai, juin, juillet, août et septembre :
en semaine de 10h – 12h15 et 13 h30 – 17 h. et samedis dimanches 10h – 18 h
Octobre, novembre, décembre : de 10h – 12h15 et 13 h30 – 17 h.

De Paris : A4, sortie n° 10 Champs, suivre fléchage « château de Champs-sur-Marne »
RER A (Noisiel), bus 220, station mairie de Champs.

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