Livres à dévorer et à offrir : la p’tite liste de CultureMag

Par Matthieu Falcone, Gilles Brochard et Salsa Bertin*

Tout exprès pour vous, la rédaction de CultureMag dresse la petite liste des livres à dévorer seul ou à partager avec ceux que vous aimez.

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Stéphan Germain et Gega, Le dico flingueur des tontons et des barbouzes, Hugo Image, 16,95€.
On s’est gavé des diffusions et des rediffusions à n’en plus finir des Tontons Flingueurs… et toujours avec la même jubilation ? Variez les plaisirs avec ce petit dictionnaire qui fête à sa manière l’anniversaire du roi de la réplique culte ! S. B.

Courtine, Simenon et Maigret passent à table, La petite Vermillon, La Table Ronde, 8,70€.
Un livre de cuisine peu commun à prix léger malgré une bonne dose de recettes. Des recettes policières et littéraires à la fois; celles que Simenon a concocté pour son héros, le célèbre commissaire Maigret, amateur de bonne chère, à qui il il ne ferait pas manquer un repas. En attendant que le suspect « passe à table », Maigret se réconforte avec les bons petits plats de Madame Maigret. Simenon laisse transparaître le bon goût du terroir et de la douceur conjugale avec une candeur qui tranche avec les histoires amoureuses fugaces qui rendent les autres personnages de son œuvre  S. B.

Colette Lambrichs, Eléonore, La Différence, 176 p. 15€.
Eléonore, actrice qui ne semble avoir abandonné les planches que pour élargir son jeu au monde qui l’entoure, invite ses fils, ses proches, tout ce monde qu’elle a divisé et manipulé à sa guise – en femme qui aime davantage le jeu que l’être humain, si prévisible quand on le laisse agir de lui-même – à un repas de fête. Ce bref roman est composé comme un drame en trois actes faussement léger, à l’image d’Eléonore qui tente de cacher la brutalité de la vie sous la joie, la gaieté et le jeu, comme dans une chanson de Brel, et qui n’en apparaît que plus crue lorsque le masque tombe. Un humour typiquement belge ? M.F.

Gordon Zola, Le père Denoël est-il une ordure ?, Le léopard démasqué, 234 p, 16€.
Gordon Zola s’attaque avec l’humour qu’on lui connaît à une trouble affaire que l’on peut juger secondaire mais qu’il sait, en laissant de côté les pincettes d’usage, replacer dans un contexte historique qui ne laissera personne indifférent : l’assassinat, le 2 décembre 1945, de Robert Denoël, célèbre éditeur d’écrivains aussi peu fréquentables que Céline et Rebatet, condamnés par le comité national des écrivains à la fin de la guerre. Gordon Zola se permet, au sujet des épurateurs Sartre, Aragon, Triolet et autres âmes sensibles à la morale irréprochable, quelques moqueries qui ne seront sans doute pas du goût de tous. Mais l’avantage de l’humour, c’est qu’il ne prétend pas se partager avec tous. M.F.

/Philippe de Villiers, Le Roman de Saint Louis, Albin Michel, 475 p., 20, 90€.
Philippe de Villiers a endossé le rôle du conteur écrit avec un brillo exceptionnel, une manière d’écriture en 3D qui n’étonne pas de la part du créateur du Puy du Fou.
Aidé par les mémorialistes du temps et des écrits des confesseurs et autres proches de Saint Louis sous sa plume, Saint Louis prend vie, à la première personne
Une façon de renouer avec les racines de la France et la grande Histoire. Une boussole en temps troublé, une lumière dans la nuit.
J’ai remonté le filet d’eau vive. Je n’ai rien inventé. Ni les événements, ni les personnages, ni même l’insolite. Il m’a fallu plonger dans l’époque, en étudier la vie quotidienne dans ses moindres détails, sentir battre les passions, pour faire revivre un Saint Louis de notre temps. (Ph. de Villiers).

/Jean-Paul Savignac, Jean Mineraud, Lougous, longue-main, La Différence, 188 p.
Écrivain, traducteur et spécialiste de la Gaule, Jean-Paul Savignac s’est lancé dans une entreprise considérable qui nous enchante : écrire la mythologie de « nos ancêtres les Gaulois ». Il faut dire que, de tous ceux qui ont façonné la France, les Gaulois sont les grands perdants, dont le souvenir est presque effacé. Grâce à Jean-Paul Savignac et à ce premier récit qu’il nous offre, Lougous, longue-main, merveilleusement conté et illustré par Jean Mineraud, nous découvrons ce que notre langue et notre histoire doivent à ce peuple gaulois beaucoup plus raffiné qu’on ne l’a cru. En attendant les autres épisodes d’une mythologie qu’il a patiemment reconstituée et le premier dictionnaire français-gaulois promis pour l’année prochaine. M.F.

Jean Clair, Les derniers jours, Gallimard
, 334 p.
Nombreux sont ceux pour qui Jean Clair est devenu réactionnaire. Pourtant, s’il y a une réaction chez lui, c’est celle de l’intelligence et de la clairvoyance contre l’imbécilité béate, contre la vision progressiste de l’histoire qui croit que tout ce qui arrive est bien. Qui s’enthousiasme de chaque nouvelle aliénation de l’homme. Ainsi, au sujet des barbelés qui ont supplanté les haies dans les campagnes. « C’est plus propre, disait-on, quand on a commencé à les dérouler, c’est plus rapide, c’est moins fatigant à entretenir. C’est du temps de gagné. Gagné à quoi ? À regarder les reality shows à la télévision du soir ? » La définition du réactionnaire, ce pourrait être l’insurrection du bon sens contre l’idéologie dominante. M.F.

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