Avec La villa du lac, de Sylvie Nordheim, comme chez la grande Ivy, les drames tournent autour d’une maison hantée par la maturation d’une âme, par les indifférences subtiles des aspirations individuelles, alors que Florence vient d’hériter d’une villa non loin de Hambourg au bord d’un lac.
Oui je suis, wehr bin ich, s’interroge Florence dont les parents ont fui l’Allemagne en 1933. La confusion des sentiments, les rencontres fortuites, les confessions tardives, la rivalité des générations, l’orgueil et les préjugés font de ce roman une saga.
On passe d’un monde à un autre faisant resurgir les mots coulés au fond de la mémoire. Car pour Florence, l’essentiel est de se reconstituer à partir d’éléments troubles, connaître la vérité sur la mort de son père. La minutie de ce roman qui ne fait impasse sur aucun différend, le côté envoyé-c’est-pesé des dialogues, son lyrisme nous plongent au meilleur sens du mot dans un romanesque qui a toute sa justification.
Alfred Eibel
La villa du lac, de Sylvie Nordheim. Éditions Lucien Souny, 204 p. 16,50 €.
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