Oui, c’était mieux avant !

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Alain Paucard serait-il le nouveau Rivarol, exilé non à Berlin, mais enraciné à Paris dans son XIVe arrondissement ?
Son livre trimbale comme son prédécesseur, synthétise, aiguise, des thèmes, par exemple l’école, qui dorénavant est un espace et non plus une mission.

La langue française si claire d’habitude devient dans la bouche de pas mal d’utilisateurs, une gomme à mâcher. Non, tout le monde n’a pas la fibre artistique, n’en déplaise à ceux qui rampent devant l’égalitarisme. Le progrès appartient à ceux qui se gargarisent devant leur glace.

Le livre d’Alain Paucard est un constat, à savoir que nous vivons dans la société du constat. On constate que la science est un bien mais pour deux maux de plus ; que la démocratie est un épouvantail à gogos ; que les règles sont faites pour être contournées ; que la beauté est une offense. Il faut lui substituer ce qui choque et par voie de conséquence réjouir les têtes vides ; que les habitations à location modérée sont des répliques de Mohenjo-Daro. À propos de progrès, disons le, le décervelage progresse, il permet aux peuples de s’alimenter et de raisonner de la même manière. L’indulgence systématique est accueillie par des bravos, le mot civilisation un mot à bannir ; la tradition, un mot qui sent la réaction. L’essentiel est de faire table rase du passé. Ne parlons pas de politesse, ce vice impuni, il est à proscrire au profit de la grossièreté.

Alain Paucard égrène d’autres phénomènes auxquels nous ne prêtons guerre d’attention tant notre esprit est embourbé sous la crasse. C’est parce que vous n’êtes qu’un dinosaure. Admettons. Néanmoins, faisons l’effort de lire ce livre, de se faire une opinion personnelle.
Je gage que plusieurs lecteurs vont tourner la dernière page transis de nostalgie. Ben oui, un nombre non négligeable de phénomènes, ce qui fut, s’avère autrement plus solide que la perspective d’un avenir radieux. La perspective d’un monde qui nous sollicite du soir au matin de rejoindre le troupeau.

Alfred Eibel

Éditions Jean-Cyrille Godefroy
118 p. 12 €.

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