Une vie en liberté, de Michel Mourlet.
Cette vie se présente comme une merveilleuse machine à remonter le temps, jusqu’aux Trente Glorieuses, vantées ou décriées, mais glorieusement quand même ; et qui, par une créativité exceptionnelle, ont durablement marqué une époque, dans les domaines artistiques les plus divers, littérature, cinéma, théâtre, peinture, musique, édition, interprètes en tous genres, sans parler de personnages étranges et inattendus, non pas les Nuits chaudes du Cap français de Hugues Rebell, mais nuits chaudes de semblable manière.
L’inventivité était au rendez-vous, avec force, détermination, loin des années fric où la création artistique, parfois pot-de-chambresque, devait illico presto inonder « l’artiste » de pognon. Il y avait dans tout ce qui se faisait à « la belle époque » un désintéressement aujourd’hui inconcevable.
Ce livre pourrait aussi s’intituler : Michel Mourlet ou le parti pris des belles choses. Toutes les célébrités d’alors sont au rendez-vous ; toutes étaient d’un abord aisé, attentives dans leur simplicité. Devant toutes, Michel manifeste son intérêt, motive son jugement, avec une équité qu’il faut saluer face à tant d’agitation crispée et défensive qui paralyse le bon sens du citoyen aujourd’hui.
Passant en revue ses nombreuses rencontres, quittant ces années inventives en diable, notre bel écrivain livre un message auquel nous devons être sensibles.
Il note : « J’ai toujours eu du goût pour des gens à facettes multiples ; à tort ou à raison ils me paraissent plus clairvoyants, puisqu’ils épousent mieux la complexité du réel que les monolithes, « de gauche », « de droite », « cathos », « marxistes », etc.»
Au moins c’est clair.
Alfred Eibel.
Une vie en liberté, de Michel Mourlet, Éditions Séguier, 449 p. 22 €.
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