Léon Bakst : Correspondance et morceaux choisis

/

Pour ceux qui ignorent Léon Bakst (1866-1924), précisons qu’il s’agit d’un portraitiste et paysagiste qui a mis son génie au service des Ballets russes dirigés par Serge de Diaguilev (1872-1929).

Fréquentant le gratin de Saint-Pétersbourg, Bakst se lie, à Paris, avec Apollinaire, Marc Chagall, Jean Cocteau, Modigliani, Picasso, Debussy, Ravel, au cours d’une carrière triomphale poursuivie aux États-Unis avec bonheur, en dépit de ses fréquentes dépressions nerveuses, de ses amours contrariées, de son divorce, des difficultés de courrier et de la pesanteur des conversations qui le choquait, extrêmement obligé de les subir de par sa situation.

Ferdinand Bac (1859-1952), petit-fils par la main gauche de Jérôme Bonaparte, note dans son Journal 1920 (1) que « notre génération a été élevée avec le goût des couleurs fanées. Cela nous a menés à la mièvrerie. Les Ballets russes et Léon Bakst nous en ont heureusement délivrés. Profitons-en pour aimer enfin les couleurs franches ».

La correspondance de Léon Bakst exhale la passion, les coups de gueule, de la solennité lorsqu’il s’abandonne aux compliments.
Pris dans ce qu’il appelle un « chaudron universel », Léon Bakst ne connaît pas de repos, menant de front un nombre incroyable d’affaires au cours de ses nombreux déplacements. Ferdinand Bac le voit comme un peu fou, « d’une folie érotique », écrit-il.

Léon Bakst sait écrire et sait faire entrer dans l’esprit de ses correspondances ses points de vue inspirés.

Alfred Eibel

 Léon Bakst : Correspondance et morceaux choisis, traduction et présentation de Jean-Louis Barsaq.
L’Âge d’Homme
412 p. 22 €.

(1)Ferdinand Bac, Journal 1920, Éditions Claire Paulhan, 2013.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.