A nos chers disparus de l’été 1 : Max Gallo

Aux disparus de l’été, l’hommage de CultureMag.
1. Max Gallo

 

/Claude Rich, Jeanne Moreau, Max Gallo, Christian Millau, Gonzague Saint Bris, l’été a été ravageur. Nous avons choisi de rendre hommage à trois d’entre eux. Des écrivains anti conformistes qui s’étaient fait une certaine idée de la vie et de la littérature.

Max Gallo : l’honneur d’un souverainiste

On retiendra de Max Gallo, travailleur acharné, entré à l’Académie Française en 1987, successeur de son ami Jean-François Revel, son goût pour l’Histoire de France et son aptitude au roman. Ne s’est-il pas fait connaître par La Baie des Anges, une saga romanesque sur Nice, sa ville natale (il est né le 7 janvier 1932), et par La Machinerie humaine, série de onze romans sur la France contemporaine (1992 à 2002) ? « Dans mes romans, confiait-il, le plafond est bas. Il pèse, il écrase, mais mes personnages se battent quand même. Beaufort, le personnage principal de La Part de Dieu (Fayard, 1996), est un homme apparemment sans espoir. Il a perdu sa fille et ne se fait plus guère d’illusion sur l’amour. Malgré tout, il se bat. Pour quelle raison ? Il est simplement plus digne pour un homme de rester debout le plus longtemps possible. »

Mais le Gallo romanesque qui cultivait une fascination pour la psychologie des personnages, lui le grand lecteur de Dumas et de Balzac, s’était forgé une carapace intellectuelle, passant de Nice à Paris, pour se lancer dans l’écriture de livres d’Histoire. Avec bien sûr, un point de vue distant sur la vision historique de la France, s’engageant dans une réflexion sur l’idée de nation et de souveraineté, publiant Fier d’être Français et L‘Âme de la France, histoire de la nation des origines à nos jours, s’opposant par exemple à l’idée de « repentance historique », très en vogue au début des années 2000. On lui doit aussi une Lettre ouverte à Robespierre sur les nouveaux Muscadins (1986), posant un regard critique sur la Révolution à la veille du bicentenaire. Mais il faudrait citer en vrac ses essais ou ses biographies sur Spartacus, Titus et Marc Aurèle, l ‘Histoire de l’Espagne franquiste, Jeanne d’Arc, Richelieu, Catherine de Médicis, Jules Vallès, Victor Hugo, Napoléon ou le général de Gaulle (quatre volumes parus en 1998 chez Robert Laffont). En parallèle, il mena une vie de militant politique, devenant secrétaire d’État et porte parole du gouvernement Mauroy en 1983, avant de rompre avec le PS en 1992, soutenant la création du Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement, appelant à voter non au traité de Maastricht, et soutenant Nicolas Sarkozy en 2007 à l’élection présidentielle, voyant en lui un « républicain d’autorité ».

Avec le temps, Max Gallo s’était rapproché de la religion catholique, toujours blessé par le suicide de sa fille de seize ans en 1972. « La France a besoin de retrouver ses racines chrétiennes », affirmait-il. Se revendiquant laïc, républicain et catholique, il confiait en 2002 au magazine La Vie : « Ceux qui refusent de vibrer au souvenir de Reims et ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération ne comprendront jamais l’histoire de France. (…). La France n’est pas née en 1789. Elle est d’abord la fille aînée de l’église. Si on ne prend pas en compte cette dimension, on ne peut rien comprendre à notre passé. » Ayant redécouvert « le sens de la prière », Max Gallo ajoutait : « Le catholicisme s’appuie sur une conviction très forte et très novatrice : il y a du divin et du sacré dans chaque homme. Cette conviction est aussi la mienne ».

A suivre : Christian Millau et Gonzague Saint-Bris

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