En ligne sur le site de Causeur (cliquer sur ce lien) et intégralement en accès libre, l’article analysant en profondeur les 264 projets pour des « mondes nouveaux », à 30 millions d’euros, financés par l’Etat. Au-delà des aspects risibles apparait en filigrane ce que l’on pourrait appeler une culture orwélienne : si les peintres, sculpteurs, graveurs et même les modernes « plasticiens » ont disparus, tels des dinosaures, ils sont remplacés : par qui et surtout, pourquoi ?
À lire, pour comprendre le nouveau monde post-covid qui nous est promis.
Autre projet, dans le même esprit finalement : le réaménagement de Notre-Dame. Une centaine de personnalités, de l’animateur Stéphane Bern au philosophe Alain Finkielkraut, critiquent ce projet : « Ce que l’incendie a épargné, le diocèse veut le détruire ».
Pour une fois, ce n’est pas moi qui le dit, mais on s’oriente vers du culturel immersif où « la niaiserie le dispute au kitsch » : installation de bancs amovibles (en délicieux plastique), éclairage changeant, projections vidéo sur les murs…et, bien sûr, Art dit contemporain ! On ne sait pas encore si l’ambiance sonore sera « électro »ou «techno» mais on sent que le diocèse veut que ça déchire ! Et ça déchire déjà. Après les récents scandales ébranlant l’Eglise, on attendait des clercs discrétion et circonspection, mais non : un projet « m’as-tu-vu » et clivant.
Les experts du patrimoine ont opiné avec quelques réserves, pour ne pas avoir l’air de capituler. Tout est validé « sauf les bancs, dont ils veulent voir d’abord un prototype, et le maintien de statues de saints dans les chapelles ».
Que le clergé parisien ne se soucie plus d’avoir des statues de saints dans ses chapelles est lumineux : l’équipe pastorale, inculte, croit encore que Viollet-le- Duc n’est qu’un restaurateur, alors que Notre-Dame est un double chef d’œuvre, gothique et romantique, ce qui est (était) unique ! Son chef, Mgr Aupetit vient de démissionner pour relation « ambigüe »sic avec une femme, mais c’est surtout avec Notre-Dame que ce clergé entretient des relations « ambigües » : qu’on puisse désirer rentrer dans une cathédrale, croyant ou pas, pour y goûter, ombre, silence, repos, bref, tout ce que l’on ne trouve pas dans la trépidation extérieure, voilà qui dépasse nos clercs !
Bernanos, connais pas : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ».
Par souci d’apaisement, l’élégance eût été renouveler… cette fine l’équipe, en nous épargnant une cathédrale gothique dehors et macronique dedans …
Passez un bon Noël… et rendez-vous en 2022.
Christine Sourgins
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