Ou encore le Manuel d’Epictète, quelques Lettres d’Italie (Président de Brosses) et, en pousse-café, la digestion s’annonçant heureuse, les définitions vertueuses des Dictionnaires de l’humour français (Académicien : écrivain mis en quarantaine ; Jury : des légumes qui vous épluchent)) proposent immanquablement un autre fumet, enchantant autant l’œil que l’esprit du lecteur enfin rassasié, lequel aura plaisir à découvrir Paris à la suite de Victor Bâton (Mes amis, Emmanuel Bove, dont les lignes charmèrent Colette) ou à siroter les cocktails exotiques de nos deux Jules, Renard et Romains : on récompense des écrivains parfois pour leur œuvre.
Pourquoi n’en punit-on jamais ? ( Jules Romains, Petites citations sur l’édition). Le dernier en date, Le livre de Caliban (Emile Bergerat, membre de l’Académie Goncourt et gendre de Théophile Gautier, dans un ordre à préciser) poursuit vaillamment sur cette ambitieuse lancée et s’ouvre d’ailleurs sur La médiocratie, cette « colique de la démocratie « , qui « dicte ce qui s’écrit, inspire ce qui se fait, suggère ce qui se dit et modère ce qui se pense » ; quelle modernité, on s’y croirait !
En plus d’un siècle, les têtes ont changé mais le système perdure…L’auteur s’interroge ensuite sur l’immense Molière, Shakespeare-sur-Seine, sur Flaubert, envisagé naturaliste moins vrai que nature, s’entrevoit président de la république ou assassin, fonctions ici exercées l’une après l’autre, puis nous sert, en guise de trou normand, « la vieille gaité française » (Le verre de Panard), faite de polissonneries, de chansons de corps de garde, gras sur nos entrecôtes et barrière de corail contre le pessimisme sang-de-navet.
Alexandre Dumas Fils, dans sa laudative préface, avait montré la direction aux derniers indécis : « s’il est un bonheur en ce monde, c’est de bien regarder, de bien voir et de bien dire. », acclamons donc et dégustons sans regimber ce retour d’hier au Glyphe, aujourd’hui n’étant pas pour demain.
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