Scandale ? « Kemet : l’Egypte dans le Hip Hop, Jazz, Soul & Funk »

Le Musée national des antiquités de Leyde, aux Pays-Bas, vient de déchaîner les foudres des autorités égyptiennes en programmant l’exposition « Kemet : l’Egypte dans le Hip Hop, Jazz, Soul & Funk ». On y voit Rihanna en Néfertiti ou Eddie Murphy en Ramsès II. L’égyptomanie sévit depuis des lustres en Europe, pourquoi pas aussi chez les artistes afro-américains ? A priori, pas de quoi s’énerver.

C’est oublier que depuis quelques temps un certain « afrocentrisme » réécrit l’histoire sans vergogne : d’où la sortie du rappeur congolais Gims qui soutenait, sans rire, que les Egyptiens disposaient de l’électricité dès l’Antiquité … grâce aux pyramides (sic) !

Après le « greenwashing », le « blackwashing » ?

Plus étonnant est le fake né avec la complicité de la multinationale américaine spécialisée dans les « industries créatives » (sic), Netflix.  En avril dernier, celle-ci choisit une actrice noire pour jouer la reine Cléopâtre dans une série documentaire. « Documentaire » ce mot est crucial car il ne s’agit pas d’une pure fiction, d’une rêverie fantaisiste à la Jean Yanne.   Cette volonté délibérée d’attribuer des racines africaines à la dernière pharaone a mis en émoi jusqu’au Parlement égyptien. Le ministère des Antiquités a dû rappeler que Cléopâtre, souveraine ptolémaïque, était d’origine grecque, descendante d’un compagnon d’Alexandre le Grand : elle avait donc des traits hellénistiques et une carnation claire. 

Dans ce contexte, l’expo Kemet devient une falsification de l’histoire de plus et le « détournement » de trop, au point que les autorités égyptiennes ont décidé d’interdire de fouilles archéologiques l’équipe du musée qui pourtant, depuis 1975, fouille la nécropole de Saqqarah !

Par nationalisme et racisme pour les uns, par légitime défense contre une « appropriation culturelle » abusive pour les autres, qui remarquent que les sanctionnés sont les européens. En tout cas, la connaissance historique, privée de fouilles, en pâtira. Comme la première victime d’une guerre est la vérité, il se pourrait donc que nous soyons dans des guerres culturelles d’un genre nouveau.

Sagesse

Autrefois un certain snobisme faisait de la Chine le principe explicatif universel, c’est le fameux « tout a déjà été inventé et par un chinois » (certes les chinois ont beaucoup inventé mais sans avoir de monopole). Cette idée simpliste a été remplacée cette autre, professée par l’idéologie mainstream d’aujourd’hui : « puisque l’Afrique est le berceau de l’humanité, tout s’explique par l’Afrique ». C’est oublier un peu vite les vicissitudes historiques et la sagesse du Père Teilhard de Chardin, paléontologue, qui dépassionna les débats en remarquant : « le berceau de l’humanité est à roulettes ».

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