Alerte sur l’article 4 ou L’avènement de la pharmacratie

Le récent article 4 sur les dérives sectaires instaure, sous couvert d’une censure de l’expression de la médecine alternative, un monopole du lobby pharmaceutique sur la médecine.
Retour sur un texte antidémocratique, qui augure de l’avènement d’un nouveau régime.

Par Gary Laski*
Docteur en philosophie, écrivain

 

 

Ou comment Raoult a mis le feu aux poudres

Le 17 janvier dernier, Didier Raoult a commis un tweet incendiaire. Il y mentionne l’interdiction des vaccins ARNm en Floride[1]. Puis il relie cette décision à la quantité impressionnante d’ADN parasite que contiennent ces produits. Ce qui, étude à l’appui, en ferait des produits cancérigènes[2]. Il ajoute que les injections expérimentales n’ont servi à rien, puisqu’une étude d’Europe du nord a prouvé que seule la saisonnalité a été efficace contre le Covid19[3]. Et enfin, il conclut qu’il compte détailler le rapport entre des protéines inconnues contenues dans les injections ARNm et des cas de Kreutzfeld-Jacob (autrement appelée maladie de la vache folle)[4].

Il s’agissait ni plus ni moins que de se demander si Olivier Véran, qui a obligé les Français à s’injecter un produit expérimental faute de pouvoir les y contraindre, n’est pas responsable d’un nombre considérable de décès et d’infertilités dans notre pays.

En effet, dès 2021, l’Etat déclarait un petit millier de myocardites chez les jeunes injectés[5]. Combien aujourd’hui ? Combien de femmes ont vu leur fertilité atteinte, comme les 3500 témoignages du collectif Où est mon cycle ?[6], qui s’estiment devenues stériles ? Ceci a-t-il un lien avec les règles trop abondantes d’une femme sur cinq après l’injection expérimentale, relevées par l’assurance maladie elle-même ?[7] Ou encore avec la baisse de la natalité avec un chiffre des naissances qui est descendu, en 2023, au-dessous de celui de 1946[8].

Enfin, la question des cancers, soulevée par le professeur Raoult est d’autant plus épineuse qu’elle est taboue. En effet, nous sommes nombreux à avoir vu des survenances ou des résurgences de cancers très rapides autour de nous, chez des personnes « vaccinées » Covid19.

La triste faculté qui consiste, dans nombre de médias, à balayer ces inquiétudes comme étant « complotistes », est plus que suspecte. Le « complotisme » au sens le plus sérieux que l’on puisse donner à cet anathème médiatique, consiste à désigner dans le monde une source unique à tout le mal. Or là, ce n’est pas le cas. Faut-il vraiment chercher à savoir pourquoi la population entière a été obligée de prendre un traitement expérimental dangereux ? L’appât du gain suffit à expliquer la plupart des aspects les plus sombres de la nature humaine. En revanche, il est d’utilité publique de prendre simplement connaissance de l’étendue des dégâts et désigner des responsables afin de rendre impossibles d’autres expérimentations de masse. 

Or, ce simple souci de vérité et de précaution a rendu hystérique le premier mis en cause, Olivier Véran, qui le mercredi 14 février, en pleine Assemblée Nationale, a traité le professeur Didier Raoult de « gourou », et a décidé de le faire taire, lui et toute la médecine libre, en passant en force l’article 4 sur les dérives sectaires.

 

 

Une loi proprement scélérate

L’article 4 de la loi sur les dérives sectaires consiste à punir de prison avec sursis et d’une amende fort conséquente quiconque dissuade quelqu’un d’autre de prendre un traitement tenu par l’Etat comme nécessaire à sa guérison, « dans l’état des connaissances médicales ». Ces sanctions s’adressent également à ceux qui se livrent à cette activité par la voie de la « presse écrite » et de « l’audiovisuel ».

Passons sur le fait que cet article 4, refusé par l’assemblée nationale, a été revoté sous le prétexte fallacieux d’un vice de forme. Le public sait désormais, comment sont changés les votes à l’assemblée nationale, et quelle est la qualité de notre « démocratie », depuis l’enquête pour corruption qui vise Gérald Darmanin. Rappelons que ce dernier avait fait pression sur un député dans le cadre de la loi immigration, or celui-ci, Mr Brun, était l’homonyme de celui sur lequel le chantage était possible[9]. L’affaire est toujours en cours.   

 

Cependant, l’article 4 de la loi sur les dérives sectaires est encore beaucoup plus grave, et ce, à plusieurs titres

 

D’abord, parce que ce qui y est défini comme « l’état des connaissances médicales », ce n’est ni plus ni moins que ce que les études des laboratoires pharmaceutiques définissent comme tel. Or non seulement celles-ci sont beaucoup plus nombreuses que les études critiques – les laboratoires privés ont beaucoup plus de moyens que les instituts publics – mais elles sont régulièrement falsifiées pour complaire aux intérêts des actionnaires.

A ce titre, l’étude du Lancet sur l’hydroxychloroquine durant la crise sanitaire, et qui fut la honte de la science contemporaine, est un cas d’école. Mais c’est l’arbre qui dissimule la forêt du charlatanisme du lobby pharmaceutique. Entre 2000 et 2019, le laboratoire Pfizer (entre autres) a été condamné pour plus de 10 milliards de dollars d’amendes pour charlatanisme scientifique – c’est-à-dire pour truquage d’études visant soit à établir une efficacité que ses médicaments n’ont pas, soit à réduire ou à passer sous silence leurs effets secondaires dangereux[10].

Or cela serait déjà tragique si, en plus, notre personnel politique n’avait pas cette tradition d’être le relais des lobbies pharmaceutiques. Comme nous l’apprend le Figaro lui-même, jusqu’en 1995, les ministres de la santé touchaient directement et officiellement de l’argent des laboratoires[11]. Qu’en est-il aujourd’hui, quand Olivier Véran fait voter un article de loi entièrement en leur faveur ? 

 

Un petit parfum de 1941

Car, de fait, cette loi constitue un bâillon juridique. Il sera même possible de censurer les études médicales qui vont à l’encontre des médicaments qui sont déjà dans le commerce, puisqu’il s’agirait après tout de dissuader des patients de prendre un traitement. Il s’agit donc d’une loi antiscientifique.

Exit aussi la capacité pour chaque médecin de traiter comme il l’entend ses patients, ou de favoriser un traitement qui convient mieux qu’un autre fortement promu par l’Etat. Ceci a été là aussi vu pendant la crise sanitaire, où il s’est agi d’imposer les injections expérimentales à tout prix, quitte à discréditer tout autre traitement.  

En effet, la confiance entre le médecin et son patient, sur laquelle repose le serment d’Hippocrate, est rompue, puisqu’il ne s’agit plus d’un lien d’un traitant particulier avec un patient particulier. Les préconisations générales de l’Etat prévalent désormais sur l’adéquation entre le diagnostic et les prescriptions particulières.

Il y a enfin un aspect encore plus étonnant, qui consiste à empêcher le recours aux médecines alternatives, nutritives, et même naturelles. En somme : tout ce qui consiste à prévenir plutôt que guérir, ou même à préférer des traitements non-invasifs et spécifiques, à ceux, invasifs et génériques préconisés par l’Etat.

Car prévenir les maladies de façon traditionnelle, cela reviendra à prendre des traitements préventifs non-homologués en lieu et place de ceux imposés par les laboratoires pharmaceutiques. Pour balayer toute prévention par la médecine naturelle ou alternative, il suffit de créer des « pré-maladies » qui orientent déjà vers des traitements préventifs médicamenteux : il y a déjà le « pré-diabète ». A quand le précancer, le pré-Alzheimer, le pré-Parkinson ? Il suffira de désigner un marqueur biologique pour ces maladies afin de fabriquer artificiellement des états pathologiques frauduleux.

Un autre aspect de cette loi bâillon consiste à interdire de s’exprimer aux médecines et aux médecins libres, qui refusent le monopole moral de l’industrie pharmaceutique. Privées de voix, les médecines libres seront persécutées, disparaîtront du paysage public et ne seront plus pratiquées que par des résistants acharnés ou des individus suffisamment aisés pour avoir accès à des traitements non-conventionnels encadrés par des contrats très rigoureux.  

Or il ne s’agit pas d’un simple retour à l’ordre médical, après la grande décrédibilisation scientifique qui a eu lieu lors de la crise sanitaire. Et ce, même si ce retour à l’ordre rappelle l’interdiction pure et simple de la profession d’herboriste décidée par le régime de Vichy en 1941, et qui précipita alors la médecine alternative dans une quasi-clandestinité. Il s’agit, avec cet article 4 de la loi sur les dérives sectaires – alors que rien ne définit exactement, dans notre code civil, ce qu’est une dérive sectaire – de promouvoir une autre forme de régime politique, la pharmacratie.  

 

Qu’est-ce que la pharmacratie ?

La pharmacratie, comme l’a écrit le Dr. Thomas Szasz[12], consiste à ériger la médecine en raison d’Etat, afin de réduire toute opposition. Cela commence naturellement par la suppression de toute voix dissidente dans le domaine médical lui-même, et cela peut finir, comme le Dr. Szasz l’a lui-même indiqué, par les politiques du régime nazi, qui a été l’initiateur historique d’une telle doctrine politique.

En effet, dès lors que l’on se sert de l’argument médical pour gouverner – et c’est précisément ce qui a été fait durant la crise sanitaire – il n’y a plus aucune limite à ce que l’on peut infliger aux populations, et sans la moindre responsabilité personnelle.

A ce titre, il n’est pas inutile de rappeler l’insistance qu’avait été faite par l’ancien ministre de la santé François Braun pour l’accès rapide aux médicaments innovants[13] – c’est-à-dire aux expérimentations médicales généralisées. Cela signifie que le consommateur doit aussi devenir un consommateur de médicaments, et accessoirement, un cobaye parfaitement disponible. La société de consommation a engrangé un capital santé dans la population que le système économique peut désormais exploiter en le dégradant. Il va de soi qu’une telle exploitation se passe de l’approbation des citoyens.

Voilà pourquoi la censure de la médecine libre n’a rien d’un épiphénomène : elle est même la condition sine qua non de l’avènement d’une nouvelle société, celle de la médication généralisée, qui fait du gouvernement le simple instrument de la gestion médicale de la population au service des mutuelles privées, des assurances, et surtout, des laboratoires pharmaceutiques.

L’article 4 de la loi contre les dérives sectaires ne vise pas seulement la santé naturelle et ses prescripteurs, qu’elle assimile tous ensemble à des gourous. Il s’agit du basculement de la république vers un régime totalitaire « doux » où l’élimination de masse des dissidents a été remplacée par l’expérimentation scientifique et la dégradation de la santé de (presque) tous. On y retrouve pourtant la même réduction de l’individu à l’état de chose. Généralisée et adoucie, elle n’en paraît pas moins irréversible.  

 

[1] https://www.floridahealth.gov/_documents/newsroom/press-releases/2024/01/20240103-halt-use-covid19-mrna-vaccines.pr.pdf

[2] Z. Wang et al. Detection of integration of plasmid DNA into host genomic DNA following intramuscular injection and electroporation Gene Therapy, avril 2004

[3] Quinn, G.A.; Connolly, M.; Fenton, N.E.; Hatfill, S.J.; Hynds, P.; ÓhAiseadha, C.; Sikora, K.; Soon,W.; Connolly, R. Influence of Seasonality and Public-Health Interventions on the COVID-19 Pandemic in Northern Europe. J. Clin. Med. 2024, 13, 334.

[4] https://t.co/pwXsxrkWNk

[5] https://ansm.sante.fr/actualites/le-risque-de-myocardite-et-pericardite-apres-la-vaccination-covid-19-est-confirme-mais-peu-frequent-et-devolution-favorable

[6] https://www.ouestmoncycle.com/

[7] https://assurance-maladie.ameli.fr/etudes-et-donnees/2024-saignements-menstruels-hopital-vaccin-covid-19

[8] https://www.europe1.fr/societe/moins-de-700000-bebes-nes-en-france-en-2023-une-premiere-depuis-la-seconde-guerre-mondiale-4225365

[9] https://www.francetvinfo.fr/politique/gerald-darmanin/accusations-de-corruption-contre-gerald-darmanin-si-ces-faits-sont-averes-c-est-un-scandale-d-etat-assure-le-depute-ecologiste-benjamin-lucas_6240591.html

[10] https://www.liberation.fr/checknews/le-groupe-pfizer-a-t-il-ete-condamne-par-le-passe-a-des-milliards-de-dollars-damendes-20220106_RP6Q4O5BKBFUBAGN2DI3SCYN3I/

[11] https://www.lefigaro.fr/politique/2013/04/10/01002-20130410ARTFIG00784-quand-l-argent-des-politiques-venait-de-l-industrie-pharmaceutique.php

[12] Thomas Szasz, The Therapeutic State, The Tyranny of Pharmacracy ; The Independent, volume V, number 4, Printemps 2001.

[13] https://sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/ameliorer-l-acces-aux-medicaments-innovants-le-ministre-de-la-sante-et-de-la

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