Le XXVe Prix Chateaubriand

/Après Gérard de Senneville, Paul Veyne, Emmanuel de Waresquiel ou encore Emmanuel Fureix, c’est à Geneviève Haroche-Bouzinac qu’a été remis le Prix Chateaubriand pour son ouvrage Louise Élisabeth Vigée Le Brun : Histoire d’un regard.
Cette biographie parue chez Flammarion sur l’histoire dune femme peintre, l’a emporté face à huit ouvrages en lice.

Dans l’ambiance romantique de la Vallée-aux-loups, là où Chateaubriand vécut dix années heureuses de sa vie, fut proclamé le 23 novembre dernier, le Prix chateaubriand. Créé en 1987 par le Conseil général des Hauts-de-Seine, ce Prix couronne une œuvre de recherche historique ou d’histoire littéraire, une édition critique substantielle ou une fiction fondée sur des travaux historiques sérieux. Les ouvrages sélectionnés portent sur la période où vécut Chateaubriand, entendue dans un sens large : de la  fin du siècle des Lumières jusqu’au XIXe siècle, ou encore sur des thèmes abordés dans ses œuvres.

Louise Élisabeth Vigée Le Brun : Histoire d’un regard relate l’histoire de celle qui fut l’une des plus grandes portraitistes françaises. Née sous le règne de Louis XV, elle est témoin des prémices de la Révolution, connaît l’Empire et la restauration avant de s’éteindre à 87 ans sous la monarchie de juillet. Au sujet de son héroïne, femme à la personnalité audacieuse, proche des personnages marquants de son époque, de tous les artistes de renom et de toutes les Cours, l’auteur précise et résume :
« Si tout récit de vie est une traversée, celle de Louise Élisabeth Le Brun l’est à plusieurs titres : périples à travers l’Europe, grand écart d’un siècle à l’autre dans un esprit de curiosité infinie. »

La postérité retient d’elle le portrait gracieux de Marie Antoinette. Artiste reconnue, elle eut le privilège de faire partie du cercle prestigieux de l’Académie royale de peinture. Marc Fumaroli, président du jury du Prix Chateaubriand et membre de l’Académie française précisa lors de la proclamation du Prix que « L’ouvrage était remarquable en ce qu’il révèle d’autres facettes de ce personnage : une femme extrêmement douée, courageuse et séduisante ».

Geneviève Haroche-Bouzinac, professeur à l’université d’Orléans et spécialiste du XVIIIe siècle a publié de nombreux articles de ce peintre à partir de lettres, carnets ou archives. L’auteur a effectué de minutieuses recherches et dresse un panorama de l’Europe entière, traversée par cette artiste au cours de ses différentes pérégrinations, et qui connut l’exil comme Chateaubriand.
Malgré tous ses succès, sa fortune et sa célébrité, Élisabeth Vigée Lebrun qui peignit plus de 600 portraits, révéla qu’elle ne fut pas pour autant heureuse, ayant subi de nombreux déboires familiaux, et dont la tombe porte l’épitaphe :
« Ici enfin je repose ».

Isabelle Jolly-Gojon

Photo : Philippe Matsas ©, Flammarion.

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