TV On The Radio / Fleet Foxes

Ce groupe New-Yorkais scelle avec « Dear Science », un nouvel opus surprenant par son inventivité. Ici, expérimental ne rime pas avec bancal. Les mélodies, les ambiances, tout le mixage propose un processus créatif alléchant.

Tout débute en 2004 quand David Bowie désigne TV On The Radio comme l’un de ses groupes préférés du moment. Cette « gratification » oriente les oreilles critiques vers le premier album, « Desperate Youth, Blood Thirsty Babes ». Un son « TV On The radio » émerge, proposant un savant mélange de psyché, rock pop, funk, soul et autres substances. Le groupe à géométrie variable revient en 2006 avec « Return To Cookie Moutain ». Pas de succès d’un jour, ces anciens plasticiens de profession ne cherchent pas la facilité et vont plus loin dans leur recherche musicale avec une crédibilité déconcertante.

Aujourd’hui la formation Brooklynoise fait jaillir de ses éprouvettes «  Dear Science ». Ce troisième voyage expérimental est truffé de textures sonores variées. Le groupe gagne en lisibilité grâce à des instrumentations claires, surmontées par des voix aériennes. Entre instant de grâce proposé par « Family Tree », ou funk synthétique de « Dancing Choose », le mélange des genres prend une autre dimension. Plus accessible, plus pop, l’album nous surprend par ses alternances d’ambiances sans reprendre les vieux schémas. Les rythmiques afro et la voix accentuée de Tunde Adebimpe, donnent une impression d’affiliation avec le groupe Bloc Party. Mais TV On The Radio se différencie, démontrant que l’imaginaire n’a pas encore trouvé de limite en matière de musique.

TV On the Radio – Dear Science : www.tvontheradio.com


En écoutant les Fleet Foxes, on croit découvrir un groupe originaire du Vermont, tant leur musique est évocatrice de tableaux verdoyants humant le romantisme rustique, et comme habillée d’une chemise à carreaux.

Détrompez vous, les Fleet Foxes sont originaires de Seattle, ville américaine réputée pour ses activités commerciales. Une fois qu’on se détache des apparences pour expliquer ce premier album miracle, on peut parler de musique.

Difficile de résister à ces mélodies légères, ces voix volatiles au parfum d’outre terre. Le timbre vocal nous transporte dans une chorale des années 50 aux inspirations plus mélancoliques que religieuses.

Folk, Country donne une vision d’un Far-west avançant au ralenti se liant parfaitement aux sentiments de liberté ambiants. Les références  d’une discothèque inspirée prolifèrent. Des Buffalo Springfield aux Beach Boys, les émanations sixties ne sont pas loin.

Derrière cette révélation musicale, se cache une amitié entre Robin Pecknold (chant) et Skyler Skjelset (guitare, mandoline) très vite rejoints pas trois amis pour compléter l’accolade musicale. Leur secret réside probablement en celle-ci, « Notre but est d’être aventureux et honnêtes avec nous-même et surtout de prendre du bon temps ensemble » présente Robin Pecknold. Cette osmose insuffle un vent frais sur notre air musical grâce à  des chants harmonieux et des sonorités décomplexées aux apparences folk-psychédélique.
L’album s’intitule « Fleet Foxes », c’est le nouveau frisson musical de la rentrée.

Fleet Foxes – « Fleet Foxes » (CD Bella Union/Cooperative Music/PIAS)
www.myspace.com/fleetfoxes