Le « Snacking »

Le snacking est un comportement alimentaire qui répond aux exigences d’un nouveau style de vie axé sur la consommation choisie, le nomadisme et la rapidité. Le snacking se rapproche ainsi du grignotage, pratique avec laquelle on l’a souvent confondu, pour son caractère fragmenté et multiple. Mais contrairement au grignotage qui s’effectue exclusivement en dehors des 3 ou 4 repas principaux, le snacking peut se substituer à un repas.

Véritable style de vie dans certains pays comme les tapas en Espagne ou les an choi au Vietnam, le snacking n’apparaît réellement en France qu’à partir de la deuxième moitié du XXème siècle. Reflet de ce que les professionnels baptisent « la déstructuration » des habitudes alimentaires, le snacking trouve ses origines dans les phénomènes socio-économiques que sont la modification et l’aménagement du temps de travail, la mutation de la structure familiale traditionnelle, ou encore les changements de motivations dans l’acte de consommation alimentaire. Plaisir, santé, découverte et praticité sont les nouveaux mots d’ordre de cette tendance. Et les marques l’ont bien compris. Sa demande croît 2 à 3 fois plus vite que la restauration traditionnelle ce qui fait apparaître sur ce marché des produits adaptés à ce phénomène. Les portions sont réduites, deviennent individuelles, les produits sont prêts à consommer, les emballages sont pratiques, légers, voire ludiques, toutes les gammes de prix sont présentes, tout est fait pour pousser le consommateur à adopter le snacking. Quant aux produits eux-même, ils sont repensés dans leurs couleurs, leurs formes, leurs mélanges pour créer l’envie et l’impulsion d’achat.

Malgré ces efforts, le snacking pâtît encore d’une mauvaise réputation. Face au traditionnel sandwich, il est souvent assimilé à de la « malbouffe ». D’où l’émergence d’un nouveau snacking plus frais, plus sain, davantage en phase avec les préoccupations de santé des consommateurs. Les produits deviennent bio, lights ou encore nutritionnellement corrects. Les étiquetages s’inscrivent dans une démarche de transparence vis-à-vis des consommateurs. On distingue plusieurs groupes principaux chez les adeptes du snacking. Il y a les Classiques (âgés de plus de 45 ans) et les Hédonistes (âgés de 35 à 60 ans), qui recherchent avant tout le plaisir gustatif et prêtent peu d’importance au prix. Il y a aussi les Hyperactifs, jeunes et urbains, qui cherchent à optimiser la gestion de leur temps de restauration. On distingue aussi les Pragmatiques, jeunes adultes issus de toutes les catégories sociales, qui privilégient l’aspect pratique du snacking, et enfin les Rebelles dont l’objectif majeur est de se restaurer de la manière la plus rapide possible et au moindre coût. Loin d’être un effet de mode, le snacking a encore de beaux jours devant lui, mais il n’est pas le seul.

On n’a toujours pas trouvé de mots adaptés pour décrire cette nouvelle mode. « Snacking », malgré son côté snob ne me parait pas être le meilleur. « Grignotage » encore moins. « Pique-nique », malgré sa tradition élégante britannique n’est pas encore entré dans les mœurs françaises.

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