Voir l’Italie et mourir

/><b><span style=Jusqu’au 19 juillet 2009, le musée d’Orsay présente une très belle exposition de photographies et de peintures sur l’Italie du XIXe siècle.

On sait que le mot tourisme, anglicisme s’il en est, est apparu autour de 1840 en France. Dès le XVIIIe siècle, les aristocrates et intellectuels français, imitant leurs voisins d’outre-manche, entreprirent de se promener dans les pays européens voisins pour satisfaire leur curiosité intellectuelle et artistique.

À l’époque, on disait qu’on partait faire son Grand Tour, c’est-à-dire visiter l’étranger pour le simple plaisir.
Cette pratique s’est démocratisée au XIXe siècle avec l’avènement de la bourgeoisie et, imitant l’antique coutume des artistes qui devaient, comme un rite initiatique, faire leur voyage en Italie, c’est tout naturellement vers la terre des grands maîtres de la peinture, de la sculpture et de l’architecture, vers la patrie de Virgile, de Dante et de Pétrarque, qu’artistes et bourgeois de France, d’Angleterre ou d’outre-rhin se mirent à voyager. Ils en rapportèrent les récits incroyables et les images sublimes que l’exposition du musée d’Orsay a recueillies.

Il n’est pas impossible que l’engouement soudain pour l’Italie, encore fragmentée en états indépendants, ait joué un rôle dans l’éveil d’un peuple qui prit alors conscience, par le regard curieux et envieux des touristes étrangers, de la richesse de son histoire, de son patrimoine, de ses paysages et de son art. Car, aux alentours de 1850, nombreux sont ceux qui vinrent s’y promener avec leur matériel photographique ou leur palette pour immortaliser les ruines antiques, un folklore encore très vivant ou l’éruption du Vésuve telle que Pline l’Ancien l’avait vécue et narrée dix-neuf siècles plus tôt sans toutefois lui survivre.

 mce_style= Un grand parcours thématique

L’exposition du musée d’Orsay est organisée en sept grandes thématiques, donnant à voir différentes facettes de ce tourisme artistique qui se développa considérablement au XIXe en Italie. Elle commence par les excursions daguerriennes en Italie dont un certain nombre de gravures proviennent de la très riche collection de l’écrivain John Ruskin ; puis c’est autour de l’école romaine de la photographie et du cercle du Caffè Greco qu’elle se poursuit avant de s’intéresser au Grand Tour lequel débouche sur le Risorgimento, c’est-à-dire le réveil de la nation italienne et la prise de conscience des intérêts politiques de son peuple qui, après plusieurs soulèvements et trois guerres d’indépendance, accouchera de la nation italienne.

Puis le parcours continue avec « l’œil de l’archéologue », principalement centré sur les découvertes de Pompéi et Herculanum, avec ces images étonnantes de corps fossilisés dans la lave. Enfin, l’avant-dernier thème aborde les relations entre le peuple italien mythifié par des artistes qui voient en lui le modèle des héritiers de l’antiquité et un peuple au folklore encore très présent avant de céder la place au rêve pictorialiste qui chercha à la fin du XIXe siècle à promouvoir la photographie comme une forme d’expression artistique à l’égal de la peinture.

Cette exposition très riche en peintures et photographies est à relier à une seconde exposition du musée d’Orsay moins prolixe mais tout aussi intéressante : « Italiennes modèles » qui présente des études et portraits de l’artiste Ernest Hébert, lequel, à partir de 1853, entreprit un long périple dans les campagnes d’Italie où il s’attarda sur plusieurs modèles féminins en lesquels il retrouvait la beauté antique et l’émotion de villageoises encore authentiques.

Pratique :

Musée d’Orsay
1, rue de la légion d’honneur 75 007 Paris
Tel : 01 40 49 48 14 / www.musee-orsay.fr
Plein Tarif : 9,50€ ; TR : 7€
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 9h30 à 18h, le jeudi de 9h30 à 21h45.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.