Lumières du Nord pour hiver parisien

/><b><span/Aux premiers frimas annonciateurs de l’hiver, la Pinacothèque parisienne propose un bain de lumière dans le siècle d’or hollandais. De l’Hôtel de ville d’Amsterdam de Berckheyde au Moulin à eau d’Hobbema, de l’Intérieur de la synagogue portugaise de Witte aux scènes d’intérieur de Hooch, Vermeer ou Rembrandt, une centaine d’œuvres d’art y sont exposées depuis le 7 octobre dernier.

Dans une atmosphère solenno-sereine de cathédrale, le visiteur est invité à découvrir la vitalité d’un XVIIe siècle étonnamment faste pour la jeune république hollandaise. Alors que les pays européens, plombés par les guerres de religion, connaissaient une véritable récession économique, les Provinces-Unies sont à leur apogée et leur réussite commerciale débouche sur la grandeur d’une culture que bien peu de pays ont su égaler par la suite. C’est à cette époque que naquit la peinture de genre que l’on peut étudier sur les murs de la Pinacothèque avec, entre autres, les crânes d’Aelbert Jansz van der Schoor qui illustrent la vanité ou les tableaux d’animaux de Paulus Potter.

À la fois symboles de leur époque par leur génie créateur et différents de leurs confrères par la multiplicité des sujets traités, deux maîtres s’imposent : Rembrandt et Vermeer. Leurs toiles révèlent d’audacieux jeux d’ombres et lumières, de formes et de couleurs que les ans n’ont su ternir et que les murs sombres du musée parisien mettent merveilleusement bien en valeur. Le spectateur prendra plaisir à s’assoir sur un banc pour savourer la densité des sentiments qui transpirent de la technique quasi parfaite d’un tableau de Rembrandt. Ce maître qui n’a jamais quitté son pays et a rivalisé dès l’âge de 24 ans avec les plus grands a su saisir l’essentiel des événements qu’il met en scène. Ainsi, La Décapitation de saint Jean-Baptiste qui sort de son atelier vers 1640 exprime l’étendue de son talent qu’il a su transmettre aux nombreux élèves venus se former auprès de lui.

Des scènes d’intérieur de Vermeer aux tableaux de peintres moins renommés, c’est une exposition exceptionnelle qui nous est proposée jusqu’au 7 février 2010. Exceptionnelle non seulement par la qualité de ces toiles, mais aussi parce que, depuis dix ans, personne n’a pu les admirer, en raison des travaux de rénovation du Rijksmuseum d’Amsterdam. La possibilité d’admirer ces œuvres en-dehors de la Hollande est une première qui ne sera sans doute pas renouvelée de sitôt, le Rijksmuseum étant bien décidé à garder ses œuvres d’art, une fois ses travaux terminés. Alors, ne boudons pas notre plaisir…

Pour compléter notre connaissance sur les peintres de l’âge d’or hollandais, un Hors-série du Figaro vient de paraître et approfondit l’exposition par une centaine de pages reprenant et commentant les toiles de l’exposition. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la beauté des peintures flamandes…

Hortense de Viller

Pratique :

L’Âge d’or hollandais, De Rembrandt à Vermeer,
7 octobre 2009 – 7 février 2010
Pinacothèque de Paris, 28 place de la Madeleine 75008 Paris

Tous les jours de 10h30 à 18h, plein tarif : 10€.

Le Figaro Hors série L’âge d’or de la peinture hollandaise, De Rembrandt à Vermeer, octobre 2009, 7,90€.

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