Hubert Felix Thiéfaine et ses Suppléments de Mensonge

/En ombre errante, Hubert Félix Thiéfaine cultive depuis plus de 35 ans l’art délicat de la discrétion.
Inscrit aux abonnés absents de la scène médiatique, et refusant toute compromission avec la grande foire de l’industrie culturelle, le chanteur délivre son 16ème album studio,
Suppléments de mensonge, produit d’un créateur marginal et pourtant reconnu.

L’Œuvre du poète est animée par le constat douloureux de la difficulté d’exister. En proie à d’innombrables démons, ses vers ne sont que rarement pénétrés d’optimisme. La lumière, comme toujours inaccessible ne se donne pas; elle se conquiert.

Ses Suppléments de mensonge (expression tirée du Gai Savoir de Nietzsche) prolongent les tentatives poétiques d’un versificateur original. D’une évocation nostalgique de l’enfance (La Ruelle Des Morts) à une déclaration amoureuse (Trois Poèmes Pour Annabel Lee), les thèmes et autres obsessions de l’homme s’affichent, palpables et bouleversants.

Mais pour chanter l’amour et le désespoir, qui demeurent au fond les principales réserves d’inspiration où puisent les créateurs, Thiéfaine déploie une palette de couleurs inhabituelles et déstabilisantes pour les oreilles habituées aux discours standardisés.

Tant d’originalité peut déranger. Tant de force poétique, depuis longtemps inhabituelle dans la chanson française a de quoi décontenancer. Il faudra pourtant insister, plonger au cœur de ces textes nimbés de références pointues et d’images allusives, afin de sortir de cette « lobotomie-média/propaganda fliquée » (Lobotomie Sporting Club) pour goûter enfin, aux joies sans bornes d’une poésie intelligente.


Hubert-Félix Thiéfaine, Suppléments de Mensonge, sortie nationale le 28 février 2011.
En concert le 22 octobre 2011 à Paris Bercy.

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