Pompéi, luxe suprême

/Une débauche de raffinement et de luxe. Telle est l’impression qui se dégage de l’exposition Pompéi, un art de vivre au musée Maillol. L’une des plus impressionnante démonstration muséale de la saison. Une invitation de nos lointains cousins de l’Empire romain à vivre le Carpe Diem.

Débauche ? Un mauvais jeu de mot concernant cette civilisation réputée pour être portée sur les plaisirs et l’érotisme ? Peut-être mais ce serait réducteur.
Le terrible séisme qui frappa la ville en 79 après J-C., eut le cruel avantage d’offrir à l’humanité entière un témoignage unique dans l’Histoire. Celui de restituer dans les détails la vie d’une famille romaine en saisissant les maisons dans l’instantanéité du quotidien.
La lente exhumation des sites ensevelis sous la lave du Vésuves dans la baie de Naples dès le milieu du XVIIIème siècle permit d’exhumer des bâtiments, des objets, mais aussi, les empreintes déchirantes et hommes et des animaux saisis dans l’instant par la puissance du volcan. Trois empreintes de corps sont présentées dans l’exposition dans une salle sombre. Poignant.

Les deux cents objets du quotidien présentés, issus de Pompéi et de sites vésuviens divers, nous permettent d’entrer dans l’intimité  d’une famille de l’Empire romain autour du premier siècle avant et après J-C.
Le musée Maillol vous invite dans une villa aisée de l’époque. On est invité à parcourir les méandres de la domus pompeiana, du triclinium en passant le tablinium, la culina, les chambres et le péristyle autour du jardin. La proximité des objets du quotidien, pratiques et infiniment raffinés, nous sont si familiers qu’on les croirait fabriqués il y a quelques siècles ou décennies.

Mais ce n’est rien encore quand on découvre les maquettes et plans des maisons, ainsi que le film. La modernité et le confort de cette grande civilisation : l’art de la toilette, l’habileté des artisans, le talent des artistes, la composition des jardins… Les techniques de construction apportant une saisissante modernité : le chauffage central, l’eau courante, le tout-à-l’égout, etc.

/ La salle consacrée à l’érotisme aide à comprendre les œuvres nombreuses ornées à tout propos de… phallus. Eh, oui cette brillante civilisation était phallocrate. Sa mentalité est difficile à comprendre. La crudité des mœurs, la banalité de la sexualité, représentée sous tous les angles, le plaisir tourné vers celui des hommes exclusivement, les cultes phalliques, laissent affleurer une société au fond assez déroutante pour l’homme d’aujourd’hui.
Les graffitis retrouvés, ces tranches de vie, nous rendent soudainement si vivants ces Pompéiens, si différents et si semblables : « Pour une heure à peine, je voudrais être le bijou de ton anneau et pouvoir te donner, quand tu l’humectes de ta bouche pour marquer ton sceau, tous ces baisers que je n’ai pas le droit de te prodiguer. »

Un voyage inoubliable, plus parlant encore que les ruines de Pompéi in situ.

Pratique :

Pompéi – Un art de vivre
du 21 septembre 2011 au 12 février 2012
Musée Maillol
61 Rue de Grenelle
75007 Paris, France
Tél : 01 42 22 59 58.

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