Vive Aramis et Tao !

/Bonne nouvelle au Jardin des Plantes : Aramis, un jaguar mâle de trois ans, pesant 80 kg, noir et tacheté, est arrivé fin octobre de Varsovie (Pologne) à la ménagerie, aux côtés de autres nouveaux pensionnaires, Tao, une panthère de Chine et Black, un caracal, installés dans les nouveaux espaces entièrement rénovés de la fauverie qui date initialement de 1823.
Coût total de cette rénovation : 1, 2 millions d’€, répartis entre 2005 et fin 2012.

Tout a commencé  à Paris  en 1793 lorsqu’un arrêté municipal interdisait pour la première fois les animaux en place publique. C’est alors que Geoffroy Saint-Hilaire qui dirigeait le Museum d’Histoire naturelle accueillit deux panthères. Puis ce furent au tour d’un lion en 1794 et d’un éléphant en 1798, confisqué par les armées de Napoléon, sans parler de la fameuse Girafe de Charles X.

De son côté, le Zoo de Vincennes a été inauguré en 1934, sur le modèle du zoo d’Hambourg. Ce même zoo qui aujourd’hui est en train de devenir un parc animalier, avec Allain Bougrain-Dubourg, comme président du comité scientifique. Il sera le premier du genre, installé dans une capitale, ouvrant ses portes  en 2014.

Comment se passe cette intégration dans les nouvelles cages de la fauverie du jardin des Plantes ?

D’abord il faut savoir qu’aucun animal n’est acheté. Chaque animal qui arrive à la ménagerie fait partie d’un programme de sauvegarde des espèces. Le but est de réintroduire ensuite ces animaux qui sont en voie de disparition pour la plupart  dans leur environnement naturel. Cela fait partie d’un vaste programme scientifique qui défend tous les réservoirs de la biodiversité.

Ainsi, Aramis restera un an au Jardin des Plantes pour ensuite arriver avec ses amis dans le nouveau parc animalier de Vincennes. Il est donc choyé, dorloté, et bien nourrit. Il vit dans une loge de 40 m2 et chaque matin, les soigneurs lui ouvrent une trappe. Il rejoint une seconde cage qui donne sur le jardin de 105 m2 dans laquelle on a reconstitué son environnement : des rochers, des arbres, un bassin avec des poissons pour nager…. Il faut oublier les zoos d’antan qui sentaient l’urine et qui étaient souvent surpeuplés. Tout cela a bien changé et les animaux sont respectés et entretenus par des vétérinaires et une équipe de soigneurs, dirigée par Michel Saint Jalme, directeur de la ménagerie depuis trois, fin connaisseur de ce petit monde animalier.

–   Mais que mangent les félins ?

Comme tous les félins en captivité, Aramis n’est nourri que trois fois par semaine. Un jour, ce sera de la viande rouge, un autre de la volaille, du poulet par exemple, un autre du lapin, du gibier, du perdreau, des cailles, du canard… Tout arrive directement congelé, stocké dans de grands chambres froides.  Michel Saint Jalme nous a donné les chiffres de dépenses annuelles : 35 000 € pour le budget de la viande et, à titre de comparaison, 65 000 € de pour celui des fruits et légumes, distribués aux autres animaux.

Reste la question délicate du financement à venir : que décidera le ministère de la Recherche, dont dépend le Muséum d’Histoire naturelle, sachant que le Jardin des Plantes a déjà subi une forte compression de budget, crise oblige.

Pratique :

La Ménagerie du Jardin des Plantes

57, rue Cuvier, Paris 5e

Ouverte tous les jours. De 9 h à 17 h 30 (l’hiver). De 9 h à 18 h (l’été).

Métro : Jussieu, Censier-Daubenton, Gare d’Austerlitz.

Renseignement : 01 40 79 37 94

Photos : F-G. Grandin

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