Par Christine Sourgins*
La presse pavoise : la rétrospective Hopper au Grand Palais a réuni 784269 visiteurs, mieux que Picasso, moins bien que Monet qui garde la tête des exposition les plus vues.
Le gratuit « 20 minutes » du 1er février 2013, page 4, titre : « Les expositions prises d’assaut ». En temps de crise les exposition drainent les foules. Le Louvre, musée le plus visité au monde, dépasse les 10 millions de visiteurs en 2012. En progrès aussi, Orsay avec 3,6 millions et le centre Pompidou à 3,8 millions… pour qui 2013 s’annonce un bon cru vue la queue devant l’expo Dali.
La province (Louvre-Lens et Pompidou-Metz excepté ) ne bénéficie pas du même engouement, ni le reste des musées européens d’ailleurs et qualifier la visite d’exposition de « sport national », comme certains n’hésitent pas à le faire, est impropre puisque les records sont essentiellement parisiens.
Ou pour être plus exacte, ils sont liés à des politiques de marketing, des campagnes publicitaires qui déplacent les foules, usant même des réseaux sociaux, applications smart phone etc. Combien de bonnes expositions montées dans les musées de province ont peu de public car peu d’écho médiatique, n’ayant aucun budget de « com » ?
Mais, presque subrepticement, comme en passant, l’air de rien, le journal lâche une information capitale :
« En revanche, l’art contemporain, à l’exception de Gerhard Richter (1) l’an dernier à Beaubourg, attire moins. Un grand nom ne suffit pas ». Et le journaliste de glisser à un autre sujet. Or que nous répète-t-on en boucle pour justifier, imposer de l’art très contemporain dans les lieux de patrimoine ? « C’est pour faire venir du monde ! ».
On voit ici la preuve d’un double mensonge. D’abord, le Louvre, Versailles etc se portent très bien, merci, et n’ont nul besoin de public supplémentaire. Il est même fort possible qu’il y ait, dans certains cas, trop de public qui use prématurément les lieux.
Mais, top secret, tabou, on n’avouera jamais qu’on tue la poule aux œufs d’or. Et surtout, Bobos exceptés, (mais il y a une boboïsation de la société en cours à ne pas sous-estimer), l’Art contemporain n’attire pas les foules…
(1) Richter, cité comme contre-exemple, est, comme par hasard, un artiste qui use de peinture.
*Article à retrouver sur le blog :
http://sourgins.over-blog.com
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