Le temps n’attend personne. Ni vous, ni moi. Et nous oublions parfois l’essentiel dans nos agitations. Aussi dois-je réparer un regrettable oubli. En 2012, Alain Guilloux, avocat pénaliste breton, jeune retraité, a publié un ouvrage en tous points remarquables : L’Égremont de Melk et autres nouvelles (Paris, Éditions du Panthéon). Conjuguant à merveille fantastique, surréalisme et humour noir, l’auteur entraîne son lecteur, à travers ces neuf nouvelles, dans un univers sans repères habituels, où l’imaginaire poétique submerge le réel.
Chacun de ces courts textes est ciselé à la manière d’un orfèvre : style précis, exploration poétique de ‘l’étrange’, puissance de l’évocation, sens de la narration, basculement inattendu d’un plan de réalité à un autre, etc. Ces récits possèdent une force hallucinatoire révélant l’influence des « pères » de Guilloux : d’Edgar Allan Poe à Jean Ray. C’est vous dire que vous allez être en une si enviable compagnie que vous aimerez avoir peur en partant à la découverte de ces pages. Précipitez-vous sur ce recueil. Il sera votre guide dans le no man’s land entre réalité et imaginaire.
Stéphane Allix, journaliste, ancien reporter de guerre, a fondé en 2007 l’INREES (Institut de recherche sur les expériences extraordinaires), lieu de débats entre scientifiques, journalistes et témoins de faits inexpliqués. Il dirige aujourd’hui une collection sur ces thèmes aux éditions de la Martinière.
Quatre ouvrages ont été publiés. Nous en évoquerons deux : Audrey Mouge, Le Mystère des guérisseurs, et Carine Anselme, Quand la mort arrive.
Audrey Mouge, journaliste, nous mène au pays des guérisseurs et autres « barreurs de feu ».
Son propos est ambitieux puisqu’il couvre l’Europe, l’Amérique du Nord et les cultures anciennes (zones chamaniques). Elle montre avec clarté l’ouverture de nos contemporains aux « médecines parallèles » et aux « néo-chamanismes » (parfois, convenons-en, jusqu’à certains dérapages). L’auteur réalise un tour d’horizon des méthodes de guérison snobées par la médecine universitaire. Les témoignages recueillis auprès de « thérapeutes » illustrent bien les explications de notre journaliste.
Parfois, au détour d’une phrase, le lecteur ressent un choc : « Ce respect de soi, cette volonté de ‘dépollution’ intérieure’ coïncide avec l’émergence d’une conscience écologique » (p. 137) Quel rapport entre les pratiques dites ‘extraordinaires’ et la cause (légitime et essentielle) de l’écologie ?
Tout le monde le sait, sans exception : la médecine utilise des thérapies chimiques pour soigner et il n’a jamais été prouvé qu’un protocole alternatif dit ‘naturel’ (« médecine moins iatrogène » selon l’auteur) soit en mesure de remplacer un arsenal médicamenteux. C’est pourquoi les titres de deux sous-chapitres doivent être revus : « Dépistage intuitif du cancer » et « un cancer évité grâce à l’intuition du guérisseur » !
Depuis un demi-siècle, les progrès de dépistage et de traitement des cancers est le fruit exclusif de la médecine officielle. Être pour ou contre les soins dits alternatifs ne change rien !
Le second ouvrage, Quand la mort arrive, est passionnant de bout en bout. Il donne à penser : qu’est-ce qu’une fin de vie ? Comment accompagner un mourant ? Quels sont les phénomènes inexpliqués entourant le décès ? Bien sûr, la liste des auteurs ayant publié sur la mort ne cesse de s’allonger au fil des années : Jankélévitch, Ariès, Morin, Vovelle, Chaunu, Kübler-Ross, Moody, etc. Carine Anselme est redevable de ces travaux.
Son enquête, synthétique et percutante, fait le tour de ce sujet éternel de manière vivante et cohérente. Le chapitre sur les manifestations entourant le grand ‘passage’ est particulièrement réussi.
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