POUR L’AMOUR DE PARIS : NON AUX GRATTE-CIEL

""L’invasion a repris : bientôt 330 tours dans le ciel francilien…
Modernité, attractivité et densité : la défense des tours résiste mal au débat argumenté.
De quelle modernité parle-t-on ? D’une modernité de la fin du XIXe siècle incapable de répondre aux exigences environnementales, esthétiques et urbaines.

Les gratte-ciel sont la marque d’une époque révolue de débauche d’énergie, d’arrogance spéculative et financière. Il n’existe aucune corrélation  entre l’édification d’un gratte-ciel, l’arrivée massive d’investisseurs et la création d’emplois !

Ce qui attire les entreprises à Paris, comme les touristes, c’est au contraire son cadre exceptionnel d’une ville historique, vivante, ouverte à la diversité.

L’urbanisme de tours est un urbanisme coûteux qui exige beaucoup d’argent. L’expérience malheureuse des Trente Glorieuses s’était pourtant conclue par un plafonnement des hauteurs et une démolition des tours et des barres ; grâce aux constants efforts des amoureux du patrimoine, la plupart des tours avait été cantonnée à la Défense où l’infrastructure s’avère insuffisante et son RER congestionné !

Il est bien paradoxal que les tours fassent de nouveau l’objet d’une telle adulation. Il s’agit d’un dispositif anti-urbain de ségrégation qui pour d’évidentes raisons de sécurité génère le vide à ses pieds, interdit toute proximité et toute continuité, quand la ville ne se conçoit pas sans elles ! Par ailleurs, le travail de bureau change rapidement et réclame de moins en moins la réunion de milliers d’employé-e-s en un même bâtiment.

""À cette forme d’insularité artificielle s’ajoute un effet d’entassement et d’étouffement dû à la concentration des accès souterrains. Le sentiment de dangerosité en est accru, sans bénéfice en termes d’efficacité : la densité est six fois plus faible que celle des immeubles mitoyens traditionnels qui peuvent accueillir simultanément commerces, logements ou activités et s’adapter facilement à leurs évolutions.

Enfin, les sondages auprès des Parisiens sont explicites : plus de 62%d’entre eux les rejettent.
Écouter les Parisiens, serait-ce trop demander ?

La forme de Paris présente un modèle urbain fait de règles démocratiques, écologiques, sociales, esthétiques et humaines dont les conséquences ne sont autres que la beauté et l’efficacité d’une des villes les plus denses et les plus agréables au monde. La sauvegarde du charme de Paris, loin d’un combat passéiste, peut contribuer à penser les questions environnementales et urbaines actuelles.
Nous disons non aux gratte-ciel à Paris !

Olivier de Monicault
Président de SOS Paris

et Christine Nedelec
Secrétaire Générale de SOS Paris

avec le Collectif contre la Tour Triangle

 

Photo : © Jan Wyers
Vue de Paris défiguré après la réalisation du projet des Tours

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