Cap Ferret music Festival : un lieu de partage et de contemplation musicale

Les artistes de renommée internationale furent à nouveau nombreux au Cap Ferret Music Festival, du 8 au 15 juillet, pour une sélection d’artistes généreux et talentueux, qui aiment transmettre l’émotion et faire partager leur passion. Chaque artiste a raconté son histoire musicale avec sensibilité.

De musique classique, au boogie woogie, la liste des concerts a laissé à chacun, et suivant ses goûts, la possibilité de savoure

r la musique, dans des lieux uniques comme la chapelle de l’Herbe, ou en soirée dans des lieux de nature, parfois jusque dans la nuit.

Les artistes sont inspirés par ces lieux et transmettent au public les ressentis et émotions à travers leur musique. Olivia Gay, par exemple, violoncelliste engagée dans la préservation de la nature, a présenté une « Ode à la forêt », accompagnée de Célia Oneto Bensaid au piano. Elles ont emmené le public en forêt à travers leur instrument, en jouant des œuvres en lien avec leur inspiration :  le murmure des arbres, le voyage d’une graine…pour créer une histoire musicale.  Olivia retrace ainsi un lien entre l’Art et la forêt. Les deux musiciennes ont également présenté le lendemain un concert au bénéfice de l’Office National des Forêts.

Culture mag a ainsi eu la possibilité d’échanger avec quelques artistes présents lors du Festival, afin d’avoir leurs ressentis, à travers leur sensibilité et leurs émotions… Le même vocable apparaît à chaque fois : un souhait de partages, une vibration intérieure à communiquer, une générosité, dans des lieux qui leur inspirent une contemplation musicale… morceaux choisis… .

« La musique, c’est être connecté aux autres »

Lisa Tannebaum, harpiste américaine, hors norme, vit dans le Connecticut. Cette artiste, pleine de charme et de douceur, joue avec une grande délicatesse et vient au festival depuis cinq ans., Amoureuse de la France, elle aime particulièrement cet endroit car elle dit se sentir chez elle, et se livre généreusement à quelques confidences. Le Cap Ferret ? Elle y aime l’ambiance, la sympathie des personnes et se sent acceptée. L’artiste y exprime ses sensations. Elle a privilégié la harpe comme instrument et dit aimer son toucher, sentir sous ses doigts la vibration des cordes qui résonnent dans son corps. Jouer pour elle, est aussi une façon d’être en connexion avec les autres, et de ressentir de la sérénité. « Quand vous écoutez de la musique, le corps se porte mieux », précise-t-elle et « vous êtes connecté(e)  aux autres ». Cette grande artiste dont la devise pourrait être « partage et bienveillance » aime donner. Elle est Présidente de « Music in the woods », une association permettant à des étudiants d’avoir accès à une éducation musicale.

 

« Il s’agit d’un engagement de soi »

Heyoung Park, pianiste coréenne a enchanté son public et a véritablement réussi à faire passer une émotion lors de son concert joué dans cette partie extraordinaire de bout du monde, aux 44 hectares. Elle s’est également produite dans la Chapelle de l’herbe .
Professeur de musique à l’Ecole normale supérieure de musique de Paris, elle est aussi directrice artistique de l’Association Paris Music Forum et a été membre du jury pour de nombreux prix prestigieux dont celui d’Osaka. Heyoung Park aime particulièrement ce lieu et ce public qu’elle trouve chaleureux.
Ses notes furent   légères, aériennes et cristallines comme des gouttes d’eau. « Je ne joue pas les notes », dit –elle « mais ce que je sens, la musique m’emporte ailleurs ». Elle emporta ce soir-là les nombreux spectateurs jusque tard dans la nuit pour ce concert exceptionnel.   Heyoung Park , avec générosité , comme de nombreux artistes , présents au festival , aime transmettre : « Il s’agit , d’un engagement de soi, de rester une artiste sincère, toujours prête à jouer pour son public et à donner un maximum.. ». « Je me considère au service de la musique en étant moi-même. ».

 Le petit prince de la musique, Eric Artz, comme le définit Hélène Berger, est un pianiste concertiste et pédagogue, avec à son répertoire de la musique classique, mais aussi des musiques de films . Lui aussi aime enseigner et l’on mesure la chance que peuvent avoir ses élèves à qui il transmet ses conseils. Jeune prodige, il a commencé le piano à 7 ans et s’est produit dans l’émission « L’école des fans ». A 14 ans, il est admis au conservatoire supérieur de musique de Paris.   Lauréat de nombreux concours et notamment du concours Bellan, il possède une façon délicate de jouer.

Il a eu la chance de bénéficier lui-même de l’enseignement de grands professeurs comme François-René Duchâble, avec qui il a joué à quatre mains lors d’un concert du Festival 2023. Et lorsqu’on lui demande quel grand personnage il admire-t-il le plus , sa réponse renvoie à la musique et justement à ses professeurs, musiciens renommés, et à ce dernier.   
Cet artiste, qui a l’air éternellement très jeune, voyage dans de nombreux pays pour se produire et sa sensibilité lui permet de ressentir les différents publics suivant les pays, comme par exemple au Japon avec un public très respectueux ou celui d’Espagne ou d’Italie très enthousiaste. Professeur de piano à l’école normale de musique de Paris, il aime partager le plaisir de la musique. Dans un esprit d’effet magique, il se produit également dans les concerts « candlelight » dans un décor de candélabres.
Le Festival a eu la chance d’avoir la présence de François René Duchâble, grand virtuose de renommée internationale. Il s’agit d’un artiste atypique qui aime se produire dans des lieux inattendus comme ceux du Festival mais aussi des maisons de retraite, ou en déplacement avec …son piano triporteur. Toujours en lien avec la musique, sa devise pourrait être se faire plaisir tout en faisant plaisir et en partageant sa passion. 

« Jouer en plein air, c’est être en résonnance avec la nature »

Philippe Maeder violoniste, qui a longtemps fait le choix d’être plutôt pédagogue que concertiste, a également été charmé en tant que musicien par ces lieux et par « la résonnance entre la musique et la nuit qui tombe ». Il reconnaît que le vent est un peu déstabilisant mais trouve que les qualités dépassent les inconvénients. Il aime, durant les concerts, ce partage avec le public. Le musicien, qui a débuté le violon à 5 ans, en tant qu’enseignant souhaite aussi transmettre, être un motivateur et donner envie.

Les masterclass avec Rabah Aliouane : rendre la musique accessible à tous

Présent aux master class, ce célèbre directeur de casting de Cats, le Roi Lion, le Fantôme de l’Opéra, est le maître en terme de comédie musicale. Les élèves des master class, ont bénéficié des qualités exceptionnelles de ces artistes et notamment de ceux de Rabah Aliouane. L’artiste a eu un parcours original, étonnant et atypique et en fait bénéficier des élèves en rendant la musique accessible : danseur, chanteur, chorégraphe, comédien, Rabah connaît bien ces disciplines et a notamment interprété Marcel Cerdan dans Piaf je t’aime, au Cirque d’hiver.  Son éventail de talents est tel qu’il est difficile de faire le panel de tout ce qu’il connait et sait faire qu’il a partagé lors de masterclass.

Citons encore dans les moments spécifiques Sattarov Khojiakbar, jeune musicien de tambourin d’Ouzbekistan, le jeune baryton Jaewon Kwak ou le formidable et euphorisant concert de booggie wooggie avec le duo Carl Sonny des Etats-Unis, et Lluis Coloma d’Espagne, pour la première fois en France.

L’Académie dans un lieu de qualité et de partage


Les musiciens, futurs professionnels ou grands amateurs peuvent , grâce à l’Académie, bénéficier de masterclasses avec des artistes internationaux et peuvent se produire devant un public. Caroline Batt, pianiste est professeur à l’Académie et professeur au centre d’enseignement artistique municipal. Pour cette artiste, le Festival est un lieu de qualité, et de partage. C’est aussi une opportunité, grâce à l’Académie pour se perfectionner et de bénéficier de lieux incroyables ».
« J’ai beaucoup reçu du festival et j’essaye de rendre au mieux ce que j’ai reçu ».

Tous ces artistes se sont produits dans des lieux magiques mais en plein air. Le Festival , ce sont aussi des master class, des ateliers découverte d’un instrument, des concerts de jeunes talents…

N’oublions pas de saluer les nombreux bénévoles de l’Association « Son d’avril » dont Hélène berger est la présidente qui participent avec enthousiasme à l’organisation, comme Marie Hélène ou Marie Françoise, Mireille  et bien d’autres…

Tous ces artistes ont permis aux élèves des masterclass de les côtoyer, des classiques aux artistes jazz . Comme Hélène Berger ils ont tous eu à cœur de transmettre, faire partager dans des lieux magiques qui ont fait résonner toutes ces notes, et ces instruments ; un moment rare pour lequel il faut prendre rendez-vous en 2024.

Hélène Berger : Rencontre

Après une semaine de festival sous des cieux et des paysages colorés, Hélène Berger la directrice artistique, et Présidente de l’Association « Sons d’avril » ,  nous fait un retour de  ces quelques jours de contemplation musicale.
«  Le festival est devenu un rendez-vous important du début de l’été avec maintenant de nombreux fidèles. Les concerts y sont variés et pour tous les goûts : classique, jazz, et cette année boogie woogie. Le festival est qualitatif de par les musiciens présents, la magie des lieux, et cette possibilité d’ouverture au public.

Le lieu se prête à écrire, peindre, se reposer, dit-elle, et les salles de concert sont des lieux de nature. Il s’agit d’une sensibilité à la beauté. Toutes ces musiques sont valorisées par ces lieux exceptionnels comme par exemple celui des 44 hectares.
Certains moments du festival ont été particulièrement forts comme le concert d’ouverture qui mêlait des musiques différentes. Faire venir tous ces musiciens internationaux est parfois une gageure, surtout pour les jeunes musiciens, et cela constitue une victoire en soi comme la venue d’un jeune musicien d’Ouzbekistan.

 Conforter les jeunes talents dans leur vocation est aussi quelque chose d’important qui donne le sentiment d’être utile. C’est bien sûr un plaisir artistique personnel mais une satisfaction de rendre possible ce que certains pensaient peut-être ne pas être ou pouvoir faire. Il faut poursuivre dans cette voie et éveiller les enfants à la musique, quelles que soient leurs conditions sociales. Il s’agit de les émerveiller et de transmettre …qu’il puisse y avoir une révélation. »

Hélène Berger est aussi concertiste et avoue être pleinement heureuse dans l’instant présent, lorsqu’elle joue. Elle est aussi émerveillée par les autres, et recevoir cette « beauté » et bien sûr accueillir les prestations des autres. Jouer lui permet de se ressourcer : « je suis dans la nécessité de travailler et de jouer en public » . C’est faire partager ses ressentis, ses émotions et la possibilité de le faire avec les autres, comme le concert à 4 mains avec François René Duchâble . L’écoute des autres est aussi un réel plaisir, avec leur qualité, leur style et donner le meilleur d’eux-mêmes.

 

http://capferretmusicfestival.com/

Ysabelle J.

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