La chute du Vatican et de Wall Street selon saint Jean

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Amateurs d’irrationnel en tous genres, accrochez-vous ! Le titre semble étrange. Le contenu l’est bien plus encore. À l’aube de l’année 2010, que nous réserve l’avenir ?

Pierre Jovanovic, ancien journaliste, a écrit, voici quelques années, un best-seller qui laissé trace dans la mémoire collective : Enquête sur les anges gardiens.

Son dernier livre – 777 – pourrait servir de scénario de base à un film hollywoodien fantastico-apocalyptico-horrifique. Le 29 septembre 2008, « en la fête des anges Gabriel, Michaël et Raphaël » (p. 13), l’index financier du Dow Jones de Wall Street s’effondre contre toutes attentes de 777, 7 points. Aussitôt, apprentis économistes et professionnels de la catastrophe planétaire en tous genres crient au désastre : c’est une réplique (pire même !) de la crise économique de 1929 !

Pierre Jovanovic situe quant à lui son propos sur un terrain différent : celui de la prophétie (terme tiré de la culture biblique) ou, pour mieux dire, de la prédiction, c’est-à-dire de la prévision de l’avenir sans recours à la raison.

Comme d’autres magiciens de la vente à succès, il tente de démontrer que « tout » est déjà prévu, annoncé et décrit dans le livre de l’Apocalypse de saint Jean : le Vatican va devenir le siège (épiscopal ?!) de l’Antéchrist sinon un repère de mécréants et le monde entier va être entraîné dans une banqueroute générale, sorte de fin du monde avant la lettre.

Et de rapprocher puis de comparer le « 777 » et le trop fameux « 666 », chiffre de la Bête, toujours tiré de l’Apocalypse.

Au fond, s’agit-il d’un scénario de film-catastrophe ? Ou d’un livre documenté ? D’une œuvre de fiction ou d’un essai de lecture biblique ? Cette question a toute son importance. Car, dans le premier cas, libre à l’auteur d’inventer ce que bon lui semble ; dans le second, nous avons davantage à faire à un livre fantaisiste et inopérant qu’à une authentique recherche exégétique.

Il suffit de mentionner un seul point : l’Apocalypse de saint Jean appartient à un genre particulier, irréductible à aucun autres : l’apocalyptique juive de la fin de la fin du premier siècle de l’ère chrétienne. Il n’y nullement question de prévision d’avenir mais de dialogue entre le Dieu d’Israël et les hommes, dans l’ordre de la foi et de l’éthique.

Ce livre est à ranger aux rayons des accessoires éditoriaux à la mode qui, trop souvent, essaye de faire passer une série de pures fictions pour une démarche historique authentique à grands renforts de publicité.

Puisse notre discernement contemporain en matière de paranormal devenir plus authentiquement sérieux.

Pierre Jovanovic, 777. La chute du Vatican et de Wall Street selon saint Jean, Paris, Le Jardin des Livres, 2009.

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