Ce ne sont pas des Bories !

/« Ce ne sont pas des Bories ! Ce sont des cabanes en pierres ! » Lance doctement Georges à son auditoire de randonneurs… passionnés de vieilles pierres. Si on ne sait pas quoi faire durant les vacances de Noël, pendant que les uns cherchent la neige et les autres le prochain menu, il est une activité saine, sympathique et peu onéreuse : la randonnée paysage et patrimoine dans l’arrière pays niçois.

Deux jours après Noël, à 30 minutes de la mer, dans un paysage d’Evangile : troupeau de brebis, montagne aride et empierrée, aboiements du Patou, sonnailles, cloche du village égrainant les heures… le tout sous un soleil magnifique ! Il fait au moins 20 degrés au soleil (il reste du givre dans les creux à l’ombre…), parfait pour une sieste tout en écoutant la nature… avant de reprendre un bout du GR51 (Zagreb – Lisbonne) puis du GR4 pour retrouver nos vies encombrées !

Comme une bibliothèque à ciel ouvert, parfait terrain de jeu pour découvrir la vie de nos ancêtres dans nos campagnes… Aujourd’hui, l’arrière pays niçois et grassois paraît bien dépeuplé. Cippière ? 300 habitants, plus de mille au mitant du XIXe s ! Ce qui nous paraît isolé, inculte, perdu, il faut l’imaginer presque entièrement cultivé : blés rustiques, fèves, pommes de terre, pommiers, poiriers… et les bergeries ! Les chemins étaient empierrés, partout des hommes et des femmes dans les champs entourés de murets, des ânes et des mulets chargés… Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour voir les fantômes des personnages de Daudet ou de la Pastorale des Santons de Provence. La montagne est pleine de témoignages : oratoires, sentiers muletiers, perrières (immenses tas de pierres formés au fil des siècles par le nettoyage, après chaque labour, des terrains cultivés), cabanes de bergers en pierres sèches, ruchers, aires de battage, les fameuses restanques ou terrasses, qui montaient jusqu’aux prés d’altitude…

Toute une civilisation de la pierre sèche s’offre aux yeux du promeneur. Des associations de passionnés s’occupent de la restauration des cabanes de pierre des bergers d’autrefois, les recensent, les photographient… de même ils entretiennent les nombreux oratoires scandant les chemins, s’occupent de remonter des murs écroulés sur les anciens chemins muletiers, de faire découvrir ce patrimoine rural aux enfants des écoles… ils photographient, documentent, mettent à disposition des cartes…

Ce paysage façonné par la main de l’homme depuis la nuit des temps est notre héritage, celui de notre civilisation faite de champs de blés, de bergers et de leurs brebis, de chapelles sans âges…
Alors, peut-être petit patrimoine mais grande histoire : celle de nos racines !

Alice de Charnay

 

Pratique :

Un site à visiter pour préparer une belle randonnée paysage et patrimoine à 30 minutes du centre de Nice : http://sentiers.village.free.fr/

Autres randonnées culture et nature dans l’arrière pays niçois :

–    Le Parc du Mercantour et son trésor archéologique (plus de 40 000 pétroglyphes !) : www.mercantour.eu

–    Les Vallées de la Roya et de la Vésubie :
www.royabevera.com et www.vesubie-mercantour.com

–    Prendre le train des Pignes (Chemins de Fer de Provence) et s’arrêter à Puget-Théniers, à Entrevaux (village médiéval et surprenante forteresse Vauban dans un paysage vertigineux) ou à Annot : http://tourisme.trainprovence.com/randotrain/ – Un train à vapeur circule également de mai à octobre…

Photos ©G. Fabry

1 Comment

  1. Bravo! Ce patrimoine autrefois vivant et laborieux reste encore trop mal connu. Trop proche des rivages de la Côte d’Azur? Quel bonheur de pouvoir s’y perdre et rêver au milieu de cette terre oubliée? Vite j’y retourne m’y perdre!

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