La Révolution Joaillière chinoise à Paris

Les passionnés de bijoux ont aimé voir une exposition confidentielle réservée aux amateurs et professionnels qui a eu lieu en juin au Musée des Arts Décoratifs de Paris… une salle au décor raffiné a présenté des créations d’aujourd’hui inspirées de la joaillerie chinoise historique.

Cette exposition fait date car elle montre aussi les nouvelles technologiques permettant de fabriquer des parures aux savoir-faire sophistiqués, aux matériaux précieux, tout en les rendant accessibles au public des musées consacrés à l’art chinois dans le monde entier.

Lin Fang Chu, créatrice de bijoux, est à l’honneur ! Passionnée d’histoire de l’art elle est à l’origine d’une belle aventure qui commence au début des années 90. La Chine sort à peine de plusieurs décennies d’extrême austérité où toute coquetterie vestimentaire était interdite. Elle est une des premières à créer et agir pour renouer avec la beauté dans la vie quotidienne des chinois. Elle se consacre à la création de bijoux, cherche son inspiration dans « l’enchantement » de la nature et 5000 ans de civilisation chinoise. Sa marque, Chullery, renoue avec les formes traditionnelles, chargées de sens et d’histoire, mais avec l’ambition de les sortir des musées, de les remettre dans la vie de tous les jours, de les rendre portables par les femmes.

Sa création est vite reconnue et dès 1998, Sotheby’s organise une vente de ses bijoux. Ses créations font l’objet de maintes expositions dans les musées les plus célèbres d’art chinois et en particulier au Palais de Taipei, le plus grand de tous ! Elle s’inspire de ses trésors, les réinterprète, les adapte au gout du jour, sans les trahir. Chaque bijou est pour elle un emblème de la vie, de l’amour et de la bonne fortune.

Est aussi à l’honneur, Cuihua , une marque de joaillerie renommée dans le tissage de fils d’or. Leur grande expertise a fait d’eux des partenaires recherchés par les musées pour offrir aux visiteurs des bijoux de grande qualité.

Une question a surgi dans le public d’amateurs et professionnels de la joaillerie et des musées :

Comment peut-on faire des bijoux si précieux pour un large public ? 

La suite de l’exposition en dévoile le mystère. Les chinois ont fait le pari de la technologie numérique et l’on mise tout particulièrement au service du patrimoine.  Un film très instructif a initié les visiteurs à comment la numérisation de tous les objets anciens, particulièrement sous forme d’hologrammes a permis aussi leur reproduction en trois dimensions. Ces techniques permettent aisément agrandissements, miniaturisations et métamorphoses des formes, ouvrant la voie à une infinité de créations nouvelles.

Dans cette partie de l’exposition, montrant les savoir-faire, est présentée une entreprise chinoise très connue : Tencent. Elle est offerte à la curiosité du public pour son travail virtuose de précision et de mise en œuvre des applications du numérique où la perfection essentielle. Ces qualités ont fait d’elle une partenaire exemplaire des Musées.

Le parcours de l’exposition se termine sur la constatation d’un bel accord entre anciens savoirs, nouvelles technologies et design.

La rayonnante Lin Fang Chu, qui a ressuscité l’amour des parures en Chine, a profité de son voyage à Paris pour découvrir la joaillerie française et observer les parisiennes. Portent-elles souvent des bijoux ? Aiment-elles perles fines, pierres, filigranes ? Les bijoux ont-ils sens et pouvoir comme en Chine ?  Les parisiennes pourraient-elles aimer ses créations ?

Pour ma part, j’en ai aimé l’éclat.  

Aude de Kerros

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