Karaocake

/S’il y a bien une chose marquante dans le monde des pessimistes, et ils sont pléthore dans le milieu musical, c’est que chaque demi-décennie annonce la mort du rock.

L’arrivée de la pop a tué le pur et dur rock fifties, le punk a fait frémir les gentils garçons héritiers des Beatles, le disco a tué la New Wave, et la vogue la galère jusqu’à l’arrivée de la dance music, genre à part entière qui s’est taillé une part du gâteau face à la britpop des Oasis et Blur (qui eux sont morts).
En fait on peut dire que la pop est le genre qui englobe tout ce brouhaha, et qu’il contient ses imposteurs (Red Hot Chili Peppers, Sum 41 et tant d’autres), et ses génies (Beatles, Kinks, Arcade Fire, et d’autres à venir).

Depuis le nouveau siècle, celui des Guetta et autres platines sur pattes à lunettes noires, la pop a entamé un nouveau virage, et prouvé s’il en était besoin sa capacité à synthétiser et développer l’éventail de l’héritage pop.
Citons MGMT d’abord, avec la grande claque d’Oracular Spectacular (2008), suivi du son chef d’œuvre de 2010, Congratulations. L’électro-pop trempé à la sauce psychédélique a lancé dans l’arène peut-être ce qui se fait de mieux dans la recherche mélodique.

Et la France sert le sert avec Karaocake, dont l’album Rows and Stitches est disponible dans les bacs depuis l’automne 2010.
D’emblée, même remarque que pour le premier MGMT, c’est la première partie de l’album qui frise la perfection : Bodies and Mind, le tube It doesn’t take a whole week, et surtout l’immense Change of plans auront de quoi rassasier tous les fans de musique minimaliste et mélodique.
En somme, du Beach House disséqué au rayon X, comme le suggère la pochette, soignée.

Enregistré aux USA, cet album mérite une attention toute particulière pour tous ceux qui souhaite se réconcilier avec les claviers de synthétiseurs et les sonorités eighties. Reste à leur souhaiter que leur chanson A kingdom (« we could build a kingdom ») devienne réalité dans le paysage musical français.

Quand la musique continue à faire rêver, on ne va pas s’en plaindre !

Benoît Bonnet


Karaocake – Rows and stitches

En concert le 22 février au Café de la Danse.

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