Nouvelles de l’art : ouvrages salutaires

/Par Christine Sourgins*

-Désolée. Nous avons déjà nos propres éditions. Si c’est un ouvrage sur le Louvre, il doit être produit par le Louvre !

C’est ce que s’entend répondre Ariane Warlin qui enquête sur le musée le plus fréquenté du monde.
À ces fins de non recevoir la journaliste opposera son obstination à comprendre : son ouvrage, « La face cachée du Louvre », vient de paraître aux éditions Michalon.

Vous y traverserez  les coulisses du Louvre d’Abu Dhabi, du Louvre-Atlanta, du Louvre-Lens, ou comment la culture est instrumentalisée au profit de la politique, voire des ventes d’armes. Comment aussi, depuis qu’une pyramide s’est installée au Louvre, son directeur, Henri Loyrette, jouit d’un pouvoir pharaonique au point d’être plus puissant que ses autorités de tutelle. Et ce dans la plus entière opacité : un rapport de mars 2011, consacré à l’ensemble des musées, fut jugé « si explosif que le ministère de la culture s’est opposé à sa publication » (p.162). Bref l’ambiance est délétère avec crises de nerf dans les couloirs : « on critique plus volontiers la gestion humaine de France Télécom que celle du Louvre. Pourtant le harcèlement moral y semble également de rigueur » (P. 155). Le Louvre, une entreprise comme une autre ? La censure et le fait du prince auront alors beau jeu de la déguiser en stratégie commerciale doublée du secret d’Etat !

Pierre Magré et Danielle Grimaldi, « Art Abstrait, défense et illustration », Somogy.

Voilà un véritable traité de peinture abstraite qui entend prendre la suite des travaux de Kandinsky, prouvant que l’Abstrait est bien vivant, que la voie ouverte par les pionniers n’est pas close.

Chaque paragraphe a été longtemps médité, vécu, expérimenté de la pointe du pinceau, par ces deux peintres dont les œuvres illustrent cet ouvrage, joignant la théorie à la pratique. Même si certaines citations de Michel Henry, nous renvoient à l’époque de la petite guerre abstrait/figuratif, les auteurs reconnaissent que la peinture figurative est « une voie artistique tout à fait valable »( p. 45). On y trouvera moult réflexions sur l’inspiration, la différence entre conceptuel et abstrait, sur la nécessité de « transposer » au lieu de céder au pur jaillissement etc. Toutes choses qui intéresseront les amateurs de Peinture avec une majuscule.

Ariane Warlin, « La face cachée du Louvre », Michalon.

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