Une Master Class pour l’anniversaire de Poulenc

/Pour la 4ème Master Class de la saison 2012-2013, l’École Normale a invité deux grands spécialistes de la mélodie française et plus particulièrement de Francis Poulenc.
Heureux hasard du calendrier, on fêtait (à un jour près) le 50ème anniversaire de la mort du compositeur.

Le duo François Le Roux-Felicity Lott fonctionne très bien et les deux professeurs sont complémentaires : François Le Roux apporte les explications historiques et Felicity Lott donne un souffle à l’interprétation.

Sayaka Takahashi, jeune soprano japonaise, possède un instrument remarquable, une voix puissante et parfaitement maîtrisée qui lui permet d’exécuter toutes les nuances qu’elle veut. Dans un français plus que compréhensible elle donne vie aux 3 mélodies qu’elle interprète. Dans « Il vole » Felicity Lott insiste sur le travail des consonnes notamment dans « je veux qu’on veuille » tandis que François Le Roux tente de montrer les subtilités du texte de Louise de Vilmorin, par exemple les nombreux jeux de mots qui jalonnent le poème, et donc la mélodie.

Vient ensuite Yanis Benabdallah qui présente une voix de ténor un peu à l’étroit dans ce répertoire. François Le Roux lui explique l’importance des « e » muets qui servent à rebondir sur la suite de la phrase musicale et poétique. Il indique également la durée des pauses qui doivent être prises après chaque pensée. Il souligne l’importance pour Poulenc du texte qui prime sur la musique. Dans « Nous avons fait la nuit », Felicity Lott insiste sur l’aspect legato et étendu du phrasé. Pour François Le Roux, la poésie d’Apollinaire est assez simple, tandis que celle d’Eluard est plus terrestre, sentimentale.

La soprano Marine Costa interprète « Violon » dans un tempo trop rapide et François Le Roux lui demande de ralentir.

La Master Class s’achève sur les célèbres « Chemins de l’amour » qu’a immortalisé en son temps Yvonne Printemps. Devant l’interprétation un peu monotone d’Eléonore Pancrazi, les deux professeurs lui montrent qu’il faut chanter les 2 reprises avec des nuances différentes et tenter de garder une certaine intimité dans cette mélodie : c’est une partition qui exprime la tristesse, le désespoir et non l’allégresse que pourrait suggérer le rythme de la valse.

François Le Roux et Felicity Lott décortiquent avec une précision musicale et littéraire les mélodies de Poulenc : avec simplicité ils abordent la complexité de cette musique et donnent une grande envie de les (ré)entendre dans ce répertoire.

Jeannine Hauchart

À noter : La prochaine Master Class aura lieu le 20 mars à 19h30. François-René Duchâble écoutera des élèves de l’Ecole Normale dans 3 concertos pour piano.

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