Une première remarque s’impose pour éviter toute confusion , les salons ouverts au public sont en réalité des foires, les visiteurs ayant la possibilité, presque toujours exploitée d’acheter, voir de commander de bouteilles, Se sont des lieux de vente tel, par exemple la Foire de Paris. Les salons dont on parle régulièrement dans les médias, celui de Düsseldorf en Allemagne, Vinexpo en France, Vinitali en Italie etc excluent toute vente au détail.
Ces salons dits « professionnels » sont réservés aux négociants en vins (gros et détail) et à ceux qui en font la promotion, voire la critique.
L’ouverture d’un nouveau salon est toujours un événement, or un nouveau salon, réservé aux professionnels, s’est tenu du 12 au 14 février à Paris, porte de Versailles : le « salon international des vins septentrionaux », Nous y reviendrons, mais avant cela, il est nécessaire de répondre à quelques questions : les salons sont-ils trop nombreux ? Sont-ils utiles, sont-ils économiquement viables etc, Ces réflexions ne sont pas vaines mais s’imposent lorsqu’on pense à l’évolution du salon des vins de Loire qui se tient annuellement à Angers.
Un salon très connu, créé il y a des dizaines d’années, d’excellente réputation. Souvenons nous qu’un salon ne « fonctionne » que lorsque le binôme doublement commercial des vignerons (les producteurs) et des visiteurs (les négociants-acheteurs) sont satisfaits, La défection des premiers entraîne la défection des seconds et réciproquement, selon un processus multiplicateur,or à Angers, il semble que ce phénomène destructeur se soit enclenché, à tel point que certains s’inquiètent de l’avenir de ce salon, Peut-être y a-t-il trop de salons, peut-être ne peuvent survivre que des salons internationaux (un salon régional est commercialement limité).
Le succès du salon « Vini Sud » à Montpellier, qu’on aurait pu judicieusement baptiser Salon des vins de la Méditerranée démontre qu’un salon à thème, donc limitatif est viable si le thème est « bon » (par exemple le salon des liquoreux, en Espagne, n’a pas connu le même succès).
Revenons à cette nouveauté, le salon international des vins septentrionaux qui est en quelque sorte l’opposé de Vini Sud, On pourrait se demander : « au sud de quoi ? » mais on ne le fait pas, il est, sous-entendu que c’est le Sud de l’Europe et éventuellement le pourtour méditerranéen, c’est d’ailleurs faire fi des nouveautés car depuis peu on plante de la vigne dans divers pays africains ! (et oublier l’Afrique du Sud ?).
Un salon international à Paris c’est une bonne idée, en revanche se focaliser sur les vins septentrionaux n’a aucun sens.
Septentrional signifie : au nord. Si l’on se limite à la France le propos devient cohérent, si l’on se limite à l’Europe le vignoble septentrional est, sans doute le jeune vignoble polonais, Si l’on devient « international » il ne faut plus user du mot septentrional.
Les organisateurs du salon parisien ont souhaité présenter les vins qui naissent d’un climat tempéré-frais, c’est en anglais qu’ils on trouvé leur meilleure désignation : cool climate wines, ce qui permet d’incorporer les productions de l’hémisphère Sud, principalement celles de Nouvelle Zélande, des nouveaux vignobles de Patagonie et très probablement tenir compte de l’altitude de certains vignobles.
On le voit, le thème est riche, il se suffit à lui même et la stylistique des « cool climate wines » pourrait alimenter de nombreuses chroniques esthétisantes, Alors pourquoi inventer le consommateur « omni » (qui veut tout et son contraire, on croirait du Macron!) issu des millenials (18-35 ans)…
Le Salon
Quatre grandes régions structurent les allées de ce salon parfaitement organisé, ce sont l’Alsace, la Bourgogne (inclusivement le Jura, l’Auvergne, le Rhône Nord, le Beaujolais) la Champagne et le Val de Loire.
À signaler deux réussites, la gestion originale et très pratique des verres et l’Avenue Espace Tasting, un libre service bien pensé.
En conclusion, un premier salon « très pro » fréquenté par 3300 visiteurs dont 17% venant des quatre coins du monde et 400 exposants courageux, car un premier salon annuel est toujours un pari.
Pour le gagner, rendez-vous en 2018, du 11 au 13 février.
On en reparlera.
Michel Dovaz
Poster un Commentaire