Retour sur les guérisons de Lourdes.
En 2008, Lourdes a fêté le 150e anniversaire des apparitions à une jeune fille.
Bernadette Soubirous, jeune « voyante » à la santé ruinée, provoque-t-elle à elle seule des embouteillages dans ce bourg perdu des Pyrénées ? Mise en place et critères.
1. Mise en place
On est venu et on continue de venir à la « grotte des miracles », avant même la première « guérison », le 1er mars 1858.
Le 23 février 1858, le Docteur Dozous, persuadé que Bernadette est une « mystificatrice », et que ses visions constituent autant de désordres « névropathiques », va à la grotte de Massabielle afin d’assister à la 7ème « apparition ». Le praticien, au départ sceptique, admit : aucun trait morbide n’était décelable chez l’adolescente ; les premières guérisons enregistrées ne pouvaient avoir une explication scientifique, comme celle d’un de ses patients, Louis Bouriette.
Un premier comput
Pour la seule année 1858, le Docteur Dozous rédige alors une centaine de rapports de guérisons inexpliquées.
Au terme des 18 apparitions, une ordonnance de Mgr Laurence, évêque de Tarbes (28 juillet 1858) crée une commission pour étudier visions de Bernadette et guérisons :
« Si des guérisons ont été opérées par l’usage de l’eau de la grotte de Lourdes, soit en boisson, soit en lotion, et si ces guérisons peuvent s’expliquer naturellement, ou si elles doivent être attribuées à une cause surnaturelle ? ».
Le document précise : les personnes guéries devront être interrogées, mais aussi « les médecins qui auraient soigné les malades avant leur guérison » et « des hommes versés dans les sciences de la médecine, de la physique, de la chimie, de la géologie, etc. ». Mgr Laurence ajoute : « La commission ne doit rien négliger pour s’entourer des lumières et arriver à la vérité quelle qu’elle soit ».
En novembre 1858, une sous-commission est chargée d’étudier les guérisons. Selon le chanoine Baradère, l’un des membres, vingt-neuf cas sont déclarés dignes d’intérêt ; mais six d’entre eux sont jugés « susceptibles d’une explication naturelle » ; onze auraient éventuellement une cause « surnaturelle » et douze présentent « un véritable caractère surnaturel ».
Dès cette époque, tous les critères aujourd’hui encore en vigueur par les médecins (gravité de la maladie, caractère instantané et définitif de la guérison, etc.) sont pris en compte. Baradère explique de surcroît que l’eau de la grotte est « un moyen dénué de pouvoir curatif, qui lui soit inhérent ».
En mars 1860, ce premier rapport est transmis au Docteur Henri Vergez, ancien professeur agrégé de la Faculté de médecine de Montpellier. Celui-ci ne retient que neuf cas vraiment « inexplicables ».
En juin 1860, il examine personnellement chacun de ces cas ; il en écarte deux. Bernadette elle-même avait été guérie de façon inexpliquée d’une double fluxion de poitrine le 28 avril 1862, après avoir absorbé en viatique une parcelle d’hostie et de l’eau de la source ; mais son cas ne figure pas dans les guérisons miraculeuses puisqu’il n’a jamais fait l’objet d’une investigation médicale sérieuse.
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