Pourquoi faut-il laisser croire aux enfants que le Père Noël existe le plus tard possible ?

Ici, vous trouverez tous les arguments pour laisser à vos enfants la chance de croire le plus longtemps possible au Père Noël !

 

La figure définitive du Père Noël telle que nous la connaissons est plutôt récente, puisqu’elle remonte à 1930, avec l’illustrateur Haddon Sundblom qui immortalisa pour de bon son image avec sa fameuse illustration pour Coca-Cola.

On estime cependant que dès la première moitié du XIXème siècle, des dessinateurs tels que Robert Weir ou Thomas Nast avaient déjà largement ébauché l’esthétique.

D’un point de vue purement historique au demeurant, le Père Noël semble se situer dans lignée directe de l’illustre Saint Nicolas (IIIème après JC), qui portait déjà une robe rouge et une barbe neige particulièrement généreuse.XIXème siècle, des dessinateurs tels que Robert Weir ou Thomas Nast avaient déjà largement ébauché l’esthétique. D’un point de vue purement historique au demeurant, le Père Noël semble se situer dans lignée directe de l’illustre Saint Nicolas (IIIème après JC), qui portait déjà une robe rouge et une barbe neige particulièrement généreuse.

A l’origine ce dernier distribuait des sucreries, des gâteaux, des mandarines, voire des cadeaux, aux enfants, et les familles se resserraient autour du foyer, le temps d’une respiration tous ensemble, dans un bain de chaleur humaine.
En France, ce n’est qu’au terme de la 2nde Guerre Mondiale que le Père Noël, dit « moderne » ou « contemporain » a débarqué.

Depuis lors, l’irréfrénable propension de ce doux grand-père à gâter les enfants, n’a jamais cessé de croître, et sans que cela ne doive nécessairement égratigner le mythe ou la magie, car après tout le Père Noël n’y est pour rien, reconnaissons que la société de consommation a parfaitement su et pu surfer sur l’avalanche…

Sans doute aussi par la grâce d’une époque de croissance économique sans précédent, d’émancipation et d’accès à un certain niveau de vie moyen, le Père Noël n’a pas tardé à devenir un véritable porte drapeau, un brin idéaliste, du rêve exaucé par la simple magie d’un système prospère… A tel point qu’en ce mois de décembre nous le croisons partout.

En effet, les Pères Noël s’invitent dans nos fêtes d’entreprise de fin d’année, à l’entrée des Grands Magasins, sur les marchés de Noël… Mais le Père Noël ne se limite pas au simple concept binaire du bouton poussoir qui fait acheter ou non, c’est infiniment plus, comme nous allons le voir plus avant…

Le Père Noël n’est pas un simple vieux monsieur comme les autres, il appartient au royaume de la magie et ne répond donc pas aux normes dites « classiques ». C’est cela qui lui vaut tous ses pouvoirs, car le Père Noël sait « Le jouet » dont chaque enfant rêve ou a rêvé la nuit dernière, mais ce n’est pas tout ! Lui et ses lutins savent aussi « Le » fabriquer, ce fameux jouet….et, outre le don d’ubiquité que lui confère son attelage de rennes enchantés, le Père Noël ne laisse pas la moindre empreinte de pas, de poils de barbe, ou quelque trace que ce soit dans le salon après la distribution des cadeaux… Tout juste s’autorise-t-il parfois le grignotage d’une mandarine ou d’une papillote…avant de repartir !

S’il fallait une preuve de l’enracinement profond du mythe dans l’histoire moderne, observez comme la société n’a de cesse de reproduire et parfois même d’enjoliver les innombrables contes de Noël sur lesquels se construisent notamment l’imaginaire de nos enfants.

On peut trouver quantité d’exemples de variations du thème plus ou moins réussies, et qui viennent illustrer leur époque, puisque c’est cette dernière qui leur sert d’écrin. Prenez le film d’animation « Les 5 Légendes » par exemple, avec un Père Noël « New-Age et désopilant» comme vous n’en avez sans doute jamais vu, mais qui pourrait tout à fait coller avec le concept de l’orignal dans l’esprit d’un enfant d’aujourd’hui ! Et ce recyclage incessant, ce lifting au naturel, fonctionne même avec les adultes, c’est pour dire !

Les vertus ancrées au réel de la magie du Père Noël.

Outre le fait que le mythe soit donc profondément ancré dans la culture et l’inconscient collectifs, un peu comme s’il avait été imprimé depuis des siècles et des siècles (ce qui est pourtant loin d’être le cas comme nous venons de le voir), si la société n’a de cesse de se le réapproprier, de le décliner, de le mettre au goût du jour sans ne jamais le renier ou l’énucléer, ce n’est sans doute pas pour rien.
Posons-nous la question de savoir quels mécanismes d’apprentissage sous-jacents au concept ou au personnage du Père Noël peuvent bien justifier une telle universalité du mythe ?

La plus grande victoire du Père Noël, c’est sans doute d’avoir su, non pas seulement saisir les cœurs et les âmes, mais d’avoir également su se rendre maître de certaines échelles du temps… De la seconde qui dure une heure au soir du réveillon, alors que l’attente des cadeaux devient littéralement intenable…., à celle qui ne cesse jamais de s’étirer, au fil des années qui passent et des souvenirs qui se superposent… à cette heure et demi qui se consume le temps de porter ses chaussons sous le sapin, ou de déposer un cadeau en s’imaginant le visage de celui ou de celle qui l’ouvrira au matin…

C’est sous cette perspective que le Père Noël joue le rôle d’un fil forcément rouge, qui court de la plus tendre enfance jusqu’au crépuscule de l’existence, avec ses milliers de diapositives neurales qui vont de pair, de flashs olfactifs, d’échos de grands éclats rire, de relents de goûts de chocolat ou de mandarine… Le Père Noël compose à merveille dans le rôle de l’ami imaginaire d’une vie entière, celui qui veille sur et prend soin de nous, puis des nôtres. Le Père Noël possède cette facette de vieux compère pour la vie, qui accroche en toutes circonstances ce sourire chaud sur son visage joyeux, qui émane inlassablement d’une bonhomie sans condition et qui nous gratifie immanquablement de ses clins d’œil faciles et complices au son grave de son inénarrable « Ho ho ho !…»

Toute notre vie durant, le Père Noël conservera cette image apaisante, bienveillante et chaleureuse : ce petit côté « Rosebud » d’Orson Wells et de son Citizen Kane. Un peu comme si la texture ouatée recouvrant la doublure de son manteau, recouvrait également les parois de notre propre refuge intérieur….

A ce stade, il convient de se poser une question un rien iconoclaste, et que l’on pourrait énoncer ainsi : « Et si le mythe éternel du Père Noël ne reposait finalement que sur son extrême, paradoxale et insoupçonnable fragilité ? ».

Finalement, et avec le recul, souvent on s’aperçoit que le doute n’a que très peu duré, lorsqu’il s’est agi, à l’âge fatidique de « trancher » entre l’existence ou non du personnage, de ses rennes et de son traîneau-fusée. Le Père Noël, très souvent, dégringole sans crier gare du statut de Tout Puissant à celui de…Rien. Il chute de l’état d’existant au non état.

C’est un paradigme qui s’effondre de lui-même et parfois sur lui-même. Un petit cataclysme à la hauteur de tout un pan de monde chez certains, mais qui marque la sortie de la petite enfance et dont le terreau fertile aura servi à repiquer l’imagination en autant de plants que possible. Sans compter que le jour et l’existence du Père Noël auront aussi permis de cultiver le goût du partage avec l’autre, souvent sa famille, ses proches, ce qui n’est pas quelque chose de forcément facile à instaurer dans notre société sans cesse plus individualiste.

L’effondrement soudain du mythe, au demeurant, et c’est sans doute là que l’âme humaine fait montre de toute sa splendeur, n’invalide en rien l’idée que Le Père Noël doit nous survivre. Chacun peut juger pour lui-même ce qu’a été la « perte » du Père Noël, mais cela remonte souvent à si loin que les souvenirs restent embués, et sont souvent teintés d’une mélancolie trompeuse, imputable au simple déroulement du temps. Bien que cela soit difficilement quantifiable, beaucoup d’entre nous estiment que la découverte du pot-aux-roses à fait naître pour de bon ou a sensiblement contribué à développer son esprit critique.

Et le fait d’avoir effectivement finalement compris que le Père Noël n’était définitivement pas une incarnation physique écumant le globe le soir du Réveillon, n’empêche en rien de ricocher plus loin encore.

Voilà l’ensemble du faisceau de raisons qui amènent la plupart d’entre nous, certains après mûre et, parfois même, âpre réflexion, à faire respirer la légende à pleins poumons, une fois devenue mère, une fois devenu père.

Le Père Noël est une facette vertueuse de l’humanité, il transcende les individus et les générations avec son infinie générosité, et nul doute que certains gagneraient fortement à de nouveau embrasser le concept, bien que chacun soit libre…car après tout…pourquoi se limiter à un champ ou à un domaine, lorsque l’on possède âme ou conscience pour embrasser l’infini ou presque des « Possibles » ?

Les mythes, souvent à tort considérés comme des fins, ne devraient-ils pas avant tout être perçus comme des moyens ?

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